Algérie

Chantier naval d'Arzew : La construction de navires début 2025



Publié le 25.07.2024 dans le Quotidien d’Oran
par Houari Saaïdia

De dimension internationale, s'étalant sur plus de 5 hectares avec ses huit ateliers de réparation et de construction, équipé d'un nouveau dock d'une capacité de levage de 20.000 tonnes, d'une longueur de 220 mètres et une profondeur de près de 14 mètres, le chantier naval d'Arzew en voie d'achèvement va supplanter celui de Bejaïa pour devenir carrément le N°1 du pays. Au sommet de l'échelle d'un ambitieux plan de déploiement de plusieurs unités du genre, lancé par l'Entreprise de réparation navale (Erenav), le chantier naval d'Arzew a nécessité à lui seul un investissement de 20 milliards de DA.

Il est le maillon le plus important et le plus moderne d'un réseau national déployé sur le littoral national consacré à la réparation et la construction navales, avec comme objectif suprême de «satisfaire la demande du pavillon national et, partant, limiter le recours aux chantiers étrangers». Doté de tous les équipements nécessaires, soit une autonomie de 100% en moyens et logistiques, le chantier naval d'Arzew est conçu également pour être une station-pivot qui traitera autant avec les entreprises maritimes étatiques et privées, en matière de réparation de bateaux, qu'avec des pays étrangers.

UN PROJET STRATÉGIQUE QUI EN CONTIENT UN AUTRE

Lors d'un petit entretien accordé au Quotidien d'Oran entre deux points d'une sortie de travail, il y a quelques jours, faisant une synthèse à grands traits sur les projets structurants d'Oran «livrables» à court terme, le wali Saïd Sayoud a d'ailleurs focalisé son intervention sur «le lot» propre au chantier naval lorsqu'il a eu à évoquer le projet «global» d'extension du port d'Arzew. Non que les autres compartiments de ce projet visant notamment à faire basculer le port d'Arzew du mono-secteur d'exportation d'hydrocarbures vers la polyvalence à travers le développement des créneaux du trafic portuaire hors-hydrocarbures, soient de moindre importance.

Mais parce qu'a priori le fait qu'il s'agisse du plus grand maillon de la chaîne nationale, cela a sans nul doute et indépendamment du registre d'activité une certaine connotation de performance dans la gouvernance locale et par là même le profil d'un élément de fierté pour «sa» ville. Un statut d'excellence qui de plus a trait à la construction navale qui, c'est bien connu, a été historiquement souvent représentative de la capacité industrielle d'un pays ou d'une ville. Selon les affirmations du chef de l'Exécutif local, concordantes avec des sources proches du projet, la structure du chantier naval d'Arzew consacrée aux activités de réparation et de maintenance sera fin prête en novembre prochain. Quant au compartiment spécialisé dans la fabrication navale proprement dite, il sera achevé avant fin 2025.

COUVERTURE 100% DE LA DEMANDE NATIONALE EN REPARATION NAVALE

Avec l'apport du grand chantier naval d'Arzew et ceux de Jijel et de Bejaïa, notamment, ainsi que d'autres investissements en cours, l'Erenav a l'ambition aujourd'hui de couvrir à court terme 100% les besoins nationaux en matière de réparation, selon ses responsables. L'Erenav, dont les principaux clients sont le Commandement des forces navales, les entreprises portuaires ainsi que les compagnies de transport maritimes, «contribue ces dernières années à réduire le recours des armateurs et compagnies maritimes nationales aux chantiers navals étrangers, pour de très coûteux arrêts techniques et réparations», selon les mêmes dirigeants d'entreprise. Spécialisée notamment dans la réparation de navires, cette activité comprend principalement les arrêts techniques, qui incluent d'importants travaux de réparation exigés par les réglementations, et les travaux d'escale qui sont des maintenances de navire pour de courtes durées.

LE 3X8 POUR ACCÉLÉRER LE CHANTIER EN DEÇÀ DU DÉLAI DE 39 MOIS

Il y a lieu de rappeler par ailleurs que les travaux d'extension du port d'Arzew, lancés en mai 2023, ont été confiés à un groupement agléro-chinois (Cosider-Meditram-Shack), pour une enveloppe financière de 45 milliards DA sur budget de l'Entreprise de gestion du port d'Arzew, détenue par l'unique actionnaire Groupe Serport Spa, et laquelle exploite également le port de Bethioua. Les travaux comprennent la construction d'un nouveau quai commercial «Mall 5», qui s'étend sur 1.200 mètres et moins de 14 mètres de profondeur, conformément aux normes internationales applicables, et occupe une superficie de 52 ha, comprenant globalement 4 sites spécialisés dans l'exportation de l'urée et divers produits sidérurgiques, ainsi que le traitement des conteneurs pour un total de 500.000 tonnes annuellement, en plus d'un autre site dédié à la réparation navale. Ce projet contribuera à donner un plus à la dynamique d'exportation et d'importation des marchandises, en plus d'améliorer la qualité des services rendus, tout en encourageant la promotion des exportations hors hydrocarbures. Il faut noter encore que lors de sa visite sur site, le 29 janvier 2024, le ministre des Transports, Mohamed Habib, avait instruit l'entreprise de réalisation d'instaurer le système de travail 3x8 pour accélérer la cadence du chantier afin de livrer le projet avant les délais contractuels fixés, 39 mois.




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