Chanson raï Le retour métamorphosé

De nombreux artistes participant à la 5e édition du Festival de la chanson raï à Sidi Bel Abbes estiment que ce genre musical vit en ce moment une «métamorphose avec le retour aux origines».
Ces artistes ont affirmé que beaucoup parmi leurs collègues tendent vers une rupture avec «la déviation» qu'a connue la chanson raï durant ces dernières années, notamment sur le plan de la qualité des paroles.
Cheba Siham, qui a pris part à la cérémonie d'ouverture de cette manifestation organisée du 2 au 7 juillet, a indiqué que la prédominance de «l'esprit mercantile» dans la chanson rai «a été énormément préjudiciable» à ce genre musical qui a subi malheureusement l'intrusion d'expressions «de souk» à des fins purement commerciales, le rendant inaccessible aux familles. Les pionniers de la chanson raï ont insisté sur la qualité des textes, soutenant que les termes doivent être «propres» afin que la bonne chanson raï puisse être écoutée en groupe ou en famille sans en avoir à rougir, qualifiant de «virage» le moment que vit ce genre musical. Pour Cheba Siham, qui s'apprête à lancer un nouvel album composé de neuf chansons sentimentales et sociales, le retour du raï à ses origines devrait se traduire par l'assiduité de plusieurs artistes dans la recherche de paroles sensées et de thèmes plus éloquents en recourant à de bons paroliers. Cheb Kader Japonais a affirmé qu'il existe une conviction quant à la promotion de ce genre musical par le retour aux origines afin de le préserver des non-sens, insistant sur la responsabilité de chaque artiste.
«Ce genre musical a de vieilles traditions malgré sa mixture avec d'autres genres universels comme le rap», a-t-il souligné, ajoutant que de nombreux artistes préfèrent que leur production soit destinée au grand public, voire aux familles. Cheb Kader compte aussi lancer de nouvelles chansons. Il a achevé récemment une chanson patriotique à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance intitulée Marhaba marhaba, hadi bladi ouana ouldha.
APS