Algérie

Chanson : Nouvel album de Ahcen Djerbal



Je dédie cet album à tous les malades en général, aux dialysés en particulier, et aux jeunes tombés pendant les événements du Printemps noir ». C'est avec cette dédicace que le chanteur Ahcen Djerbal, alias Ahcen L'oiseau consacre son retour à la scène artistique, après avoir été contraint à la quitter, en 1992, suite à une longue maladie. Ainsi, il revient avec un CD, baptisé Lahlak Fadh (maladie et soif), comprenant six chansons. Édité aux éditions Belart, l'opus est loin d'être déconcertant. Allah allah aqlagh nehlek, est le titre phare de l'album, où il témoigne au nom de tous les dialysés leur souffrance au quotidien, étant également touché. Il décrit la pénibilité du traitement et l'incommensurabilité de la douleur aussi bien morale que physique. Cependant, il s'en remet à la volonté de Dieu, dont il retrouve foi et refuge. Happé par la maladie, l'artiste perd l'inspiration, ainsi que le goût de vivre. Il partage, avec sa famille, 15 ans durant, des jours moroses, mais surtout inquiétants lorsqu'on sait que sa vie n'est suspendue qu'au générateur de dialyse, la machine infernale. Il sombre dans une espèce d'abysse, dans lequel se tortille, seul, où très peu de gens l'entendent se tarabuster. L'homme ne se laisse pas s'assujettir par la maladie. Dans le même album, il ne pouvait pas s'empêcher de revenir sur les deux dates qui ont marqué l'actualité de la Kabylie, dédiant un modeste hommage aux victimes du Printemps noir (2001) et au chanteur Matoub Lounès, tué en 1998, dans la chanson Acchal Iggaghline dithri. Dans un style chaâbi, chantant d'une voix chargée de mélancolie, bouleversée, traînante, mais parfois plaintive, L'oiseau entend voler à nouveau, « déployant » un texte et une musique qu'il a écrit et composé pendant une année. Loin d'être mitigé, l'avis de ceux qui l'ont connu dans les années de sa gloire est unanime. Dha Ahcen, a fait un travail louable, lui qui traîne les séquelles d'une maladie qu'il a su défier. Motivé par l'envie de mettre un terme à 15 ans de silence, son absence ne fut donc, qu'un reflux' le retour d'une vague.


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