Noureddine Yassa, Commissaire aux énergies renouvelables et membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), représentant l'Algérie, qui était hier l'invité de la radio nationale Chaîne 3, estime que les questions des changements climatiques « préoccupent au plus haut niveau » et figurent dans les agendas des « plus hautes instances internationales ». « Le GIEC, le panel de l'ONU sur le changement climatique, a déjà élaboré six cycles d'évaluation de climat et a fait un constat alarmant quant à l'état du réchauffement planétaire, et a proposé également des mesures et des actions à mettre en ?uvre notamment des mesures d'adaptation et comment atténuer les impacts de ces changements climatiques », poursuit l'intervenant. Selon lui, ces mesures sont destinées « au plus haut niveau, donc aux différents gouvernements afin de les accompagner et de les soutenir avec des données scientifiques pour réduire aussi les émissions de gaz à effet de serre et freiner le réchauffement climatique à des niveaux qui correspondent aux capacités des pays à y faire face et à développer leur résilience ». L'intervenant a expliqué également que les scénarios élaborés par le GIEC « indiquent que d'ici 2030, nous allons frôler 1.5 °C de hausse de température, alors que nous sommes actuellement à 1.2 °C de réchauffement climatique et nous sommes en train de vivre les conséquences comme les vagues de chaleur, les canicules, les feux de forêts. Nous allons assister également à des risques composés, parce que pratiquement tous les systèmes seront affectés par les changements climatiques. C'est un risque planétaire auquel tous les pays doivent faire face de manière collégiale. Cela y va de la sécurité des être humains et des écosystèmes.Tout le monde est menacé par les impacts des changements climatiques », ajoute M. Yassa. Concernant le bilan élaboré par le GIEC par rapport aux gaz à effet de serre (GES), l'intervenant explique que ce bilan « souligne la responsabilité historique des pays industrialisés ». « Le bilan résiduel pour atteindre le 1.5 °C de réchauffement montre que la majorité du bilan a déjà été consommée par les pays développés.
L'analyse du GIEC montre qu'entre 5 et 45% des émissions mondiales de GES ont été générées par 10% des foyers aux revenus les plus élevés, c'est-à-dire que les pays aux foyers les plus riches sont responsables de 5 à 45% des émissions de GES. Il y a donc une disproportion et une injustice climatique causée par les pays les plus riches et les plus industrialisés. Alors que les pays en développement, notamment les pays africains, sont les plus vulnérables et les plus touchés par les changements climatiques, alors qu'ils n'ont aucune responsabilité historique par rapport à ce phénomène », note encore l'invité de la Chaîne 3. Il rappelle aussi que les pays africains appellent à une « justice climatique », dans le cadre d'une « compensation par rapport aux impacts des changements climatiques ». Ainsi, ajoute-t-il, « lors de la COP 27 de Charm el-Cheikh (Egypte), les pays en développement et les pays africains en particulier, ont arraché pour la première fois qu'il y ait un fonds dédié à la perte préjudiciable engendrée par les changements climatiques », explique encore Noureddine Yassa.
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Posté Le : 01/08/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R N
Source : www.lequotidien-oran.com