Algérie

Changement de nom



«Cette correction d’envergure est régie par le décret 71-157 de 1971», précise M. Bensaïd, greffier en chef près la cour d’Alger. La procédure est plutôt longue, elle peut durer 6 mois au minimum. Le citoyen, désireux changer son nom, doit déposer obligatoirement un dossier au ministère de la Justice. Une commission est chargée d’étudier la fiabilité du dossier fourni.
On procède ensuite à une enquête puis à l’affichage de la demande de l’intéressé, mentionnant le nouveau nom souhaité, afin de s’assurer qu’il n’y a aucune opposition. Le changement de nom ne serait effectif qu’avec la publication d’un décret présidentiel. Tous les noms importuns sont d’origine coloniale. «La loi du 23 mars 1882 a stipulé la création du service d’état civil pour les indigènes. Puis, un décret d’application a été publié le 13 mars 1883. Tous les Algériens étaient donc obligés de s’inscrire, en présumé, dans le registre matrice de l’état civil. Et les nouveaux-nés étaient inscrits normalement», a expliqué M. Bensaïd. Le commissaire de l’état civil supervisait lui-même l’attribution des noms patronymiques. Mais la société de l’époque était conservatrice et n’acceptait pas «l’ingérence» coloniale dans les traditions musulmanes et la vie civile des Algériens. Ce qui a causé d’énormes problèmes aux administrateurs français qui, en plus, ne maîtrisaient pas les langues indigènes. Par conséquent, le travail a été bâclé et bourré d’erreurs. Les noms étaient attribués au hasard par rapport à des lieux, des animaux et d’autres considérations. Certains noms sont tellement humiliants et indécents qu’on n’ose même pas les prononcer !     


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