Algérie

Changement de gouvernement



Belkhadem poussé vers la porte de sortie ? Le président Bouteflika a gardé pour l’instant une distance et un silence «étourdissants» par rapport aux résultats des dernières élections législatives et tout ce qui s’ensuivit... Il s’agit du faible taux de participation, de cas de fraudes avérés, des dénonciations par presse interposée et, enfin, de la lettre du président de la CNPSEL, Saïd Bouchair, qui stigmatise un parti politique mais qui résume, en réalité, tous les dépassements constatés lors du scrutin. Pourtant, d’aucuns ont vite conclu que le Président a refusé de s’immiscer dans cette lourde bataille qui a opposé le FLN, d’un côté, et le RND, de l’autre. De même que pour la lettre que lui a adressée Saïd Bouchair et à qui il a répondu par un mutisme total. Cela dit, selon des sources concordantes, le président Bouteflika lui aurait répondu favorablement, il est vrai par des canaux détournés, en officialisant sa fonction de «principal conseiller juridique», ce qui fait de lui un personnage clé lors de la révision de la Constitution ainsi que sur d’autres réformes à venir. Sa nouvelle fonction, Saïd Bouchair, l’entamera dans les jours à venir, c’est-à-dire dès qu’il aura transmis au président le rapport définitif de la commission politique. Il aura à diriger, dit-on, une équipe de vingt personnes qui aura pour principale tâche de concocter une nouvelle constitution et de travailler sur la nouvelle loi électorale ainsi que sur celle des partis. Pour le moment, tous les regards semblent se tourner vers le prochain remaniement ministériel. Bien que l’actuel Exécutif semble toujours en place et en attente de la proclamation officielle des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel -la démission annoncée interviendra dans les jours à venir-, il n’est pas à écarter que l’actuel Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, subisse les frais de la colère du président Bouteflika. En effet, le chef de l’Etat, et contre toute attente, privilégierait l’option d’un gouvernement de technocrates à l’inverse de ce qui a été annoncé depuis fort longtemps, c’est-à-dire un gouvernement de large coalition qui regrouperait, outre les trois partis de l’Alliance, le PT, le FNA et le RCD. Cette dernière hypothèse est, indique-t-on encore, de plus en plus dans l’air des décideurs au regard des dernières déclarations de M. Bouteflika qui ne se prive plus désormais de tancer ouvertement et en public ses ministres, coupables à ses yeux de laxisme et de nonchalance. Elle permettra aussi de renvoyer dos-à-dos les deux partis qui se disputent le leadership et évitera parallèlement au pouvoir en place de composer avec les prétendants qui commencent déjà à offrir leurs services, en échange de conditions difficiles à honorer. Le nom qui revient le plus souvent pour encadrer cette nouvelle équipe de technocrates est celui de l’actuel ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal qui possède aussi l’avantage sur les autres concurrents non moins crédibles, de n’être affilié à aucun parti politique. Ce proche du président Bouteflika devrait ainsi connaître, lui aussi, son heure de gloire en héritant du poste de Chef du gouvernement. Son nom a été maintes fois cité pour remplacer d’abord Ouyahia et ensuite, récemment encore, Belkhadem. Cette fois-ci sera peut-être la bonne pour l’ancien directeur de campagne du président Bouteflika, à moins d’un retournement de situation dont seule l’Algérie détient le secret. Saïd Farhi


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