Changement de cap ?

Les tergiversations des uns et les justificatifs des autres ont fait que les groupes terroristes n’ont pas désarmé et qu’au contraire, à voir les attentats quasi quotidiens qui visent les civils et les forces de sécurité, ils ont redoublé de férocité. Les propos du Chef du gouvernement, en marge de l’ouverture de la session d’automne de l’APN, sonnent comme un glas pour les groupes terroristes qui activent encore sans grande difficulté.
Pour lui, “les terroristes doivent ou bien se rendre ou être abattus”.
Ils nous rappellent ceux tenus dans le même registre par un autre Chef du gouvernement en 1994, à Oran plus précisément. Redha Malek, en pleine décennie noire, avait lancé que “la peur doit changer de camp”. Il aura donc fallu près de quinze ans pour entendre à nouveau le même discours. Est-ce à dire que la politique de la réconciliation nationale n’a pas tenu toutes les espérances placées en elle et qu’il s’agit donc, aujourd’hui, de passer à une autre forme de prise en charge du fléau ?
En effet, les tergiversations des uns et les justificatifs des autres ont fait que les groupes terroristes n’ont pas désarmé et qu’au contraire, à voir les attentats quasi quotidiens qui visent les civils et les forces de sécurité, ils ont redoublé de férocité. Coïncidence ou stratégie, le ministre de l’Intérieur va plus loin en accusant “des intérêts étrangers” auxquels ces attentats profitent, sans les pointer du doigt. Il montre néanmoins la piste de ces États ou forces que l’Algérie dérange par ses prises de position quant à son choix économique et surtout à sa politique énergétique dans un monde où l’or noir tient entre ses mains des économies entières.
Ce ne sont que de simples supputations qui tiennent la route, tant que les responsables au fait des tenants et des aboutissants de ce complot se contenteront de parler par ellipses et tancer par la suite la presse, même sans la menacer, et lui trouver ce rôle peu enviable d’être le relais, voire la tribune des groupes terroristes.
Le rôle de la presse étant d’informer et seulement informer, il ne s’agit pas de lui lancer la pierre quand justement la communication reste le point faible des autorités en charge du dossier.