Algérie

Changement à la tête de la direction



Changement à la tête de la direction
Les lobbies qui ont pignon sur la santé à Bouira ont fini par avoir la tête du directeur qui dérangeait.Dans les pays qui se respectent, la compétence demeure et reste l'unique critère pour juger et évaluer le travail d'un responsable. Ces derniers jours, une information fait état du départ du directeur de l'Etablissement public hospitalier Mohamed-Boudiaf et son remplacement par celui de Bordj Menaïel dans la wilaya de Boumerdès. Le départ qui reste une prérogative de sa tutelle pouvait passer inaperçu si ce n'est le fait que certains ont vite établi une liaison entre cette mutation et l'affaire de l'attribution illégale d'un marché public jugée et sur laquelle la justice a statué en condamnant les auteurs. Depuis plus de vingt ans, l'hôpital Mohamed-Boudiaf était considéré par la population comme le lieu de passage obligatoire pour une mort certaine. Aucun service ne fonctionnait normalement et pour une simple fièvre, les patients devaient se débrouiller. Le service de maternité est resté aux mains de sage-femmes et d'un personnel qui n'avait pas les compétences requises mais qui servait surtout à orienter les futures mamans vers les cliniques privées ou les chirurgiens du coin pour une césarienne. Depuis plus de vingt ans, l'hôpital a toujours acquis un matériel des plus modernes mais qui s'entassait dans des dépôts pour subir les aléas de la nature. Des extracteurs et stérilisateurs d'air, reçus en 2009, une table chauffante coûtant plus d'un milliard et demi de centimes était aussi dans un coin; des couveuses étaient abandonnées dans un débarras quand les nouveaux-nés de Bouira devaient se rendre à Tizi Ouzou pour une simple calcémie. Combien d'enfants ont perdu la vie dans cet hôpital qui n'offrait aucun service par manque de moyens nous disait-on alors' Le temps a fini par montrer que ce n'était point une histoire de moyens mais d'une volonté et d'une stratégie mise en place pour casser le secteur public au profit d'un privé de plus en plus influent. Depuis moins d'une année, plusieurs services fonctionnent normalement avec ces moyens récupérés des «poubelles» de l'hôpital. Le service de maternité doté de spécialistes est devenu un vrai service de l'avis de toute la population qui était obligée avant d'aller dans les cliniques privées ou les hôpitaux des alentours. Le service pédiatrie a été rouvert. Celui d'oncologie, d'ana pathologie, l'hémodialyse, les urgences, de médecine interne, de gynécologie... travaillent dans les meilleures conditions possibles. Certes certains manques persistaient mais la direction ne ménageait aucun effort pour améliorer davantage les conditions d'accueil des malades. L'erreur de ce directeur reste sa détermination à brusquer les choses pour préserver l'intérêt du malade. «Moi je suis là pour améliorer l'accueil et la prise en charge des malades. Le reste ne m'intéresse pas» voilà une faute. A Bouira si vous voulez travailler et rester peinard, il faut vous entourer d'une équipe qui s'occupera de vous préserver des coups bas, des incompétents qui aiment perpétuer la situation pour tirer un maximum de profits. Les lobbies qui ont pignon sur la santé à Bouira ont fini par avoir la tête du directeur qui dérangeait, du premier directeur pour n'avoir exigé que le travail, du directeur qui passait son temps à errer dans les services, à l'écoute des patients de son personnel, du directeur qui n'hésitait pas à râler quand il le fallait mais à supplier son personnel devant l'urgence et par nécessité. La mutation qui reste une décision administrative de la tutelle reste favorable à l'établissement d'accueil.Bouira vient une nouvelle fois d'être pénalisée. Son hôpital reprendra le rythme auquel il était habitué.Dans quelques jours on nous dira que les gynécologues sont repartis, que le service ne travaille pas, qu'il manque des spécialistes... Peut-être que Bouira, qui au demeurant reste un terrain d'essai, mérite cette fatalité.




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