Perdues dans la nature ou casées quelque part ? C'est la question qui
reste posée pour plusieurs familles dont les habitations de fortune ont été
démolies dans le cadre du programme d'éradication des bidonvilles. Plus de
trois ans après le passage des bulldozers sur leurs bâtisses, sept familles,
habitant illicitement dans ce qui est communément appelé champ El-Derb, situé
près de la Rue Vagma n°46, n'ont pas quitté les lieux et vivent actuellement
presque ensevelies dans les débris qui restent des démolitions de leurs
«maisons» en 2006. Sur la Place Bendaoud, un espace qui ne garde de place que
le nom, vue que cette place est actuellement déserte et ne comportant qu'un
petit palmier artificiel planté au centre pour symboliser les dures conditions
de vie des habitants du quartier et spécialement les sept familles avec leurs
enfants. Pour avoir accès aux piaules qui abritent hommes, femmes, jeunes et
enfants, il faut descendre un étroit chemin en piste de 50 cm de large et
traverser les montagnes de débris de parpaings qui ont servi à construire les
anciennes bâtisses. Les maisons de fortune sont éparpillées dans ce «champ
El-Derb» comme des champignons.
A première vue, il est difficile
pour un visiteur qui ne connaît pas les lieux de deviner que dans ce chantier,
des familles entières ont élu domicile au milieu de cette décharge et cette
jungle miniature. Les piaules sont fabriquées en feuilles de contreplaqué
vissées les unes contre les autres et sur lesquelles des tôles en zinc ont été
posées. Cette pièce devait abriter sept enfants avec leur deux parents. Une
vieille table est installée au coin servant de support à une petite vaisselle
et trois lits, très vétustes, sont installés au milieu de cette pièce.
C'est tout ce que possède cette
famille qui habite dans ces conditions depuis plus de trois ans. Pour les
sanitaires, il faut faire preuve de beaucoup d'imagination pour les trouver. Il
s'agit d'un espace commun pour tous les voisins impossible à décrire car, ne
répondant à aucune norme et n'offrant qu'un décor d'horreur. «Nous avons frappé
à toutes les portes. Nous avons sollicité tous les responsables de l'APC et de
la daïra, mais en vain. Nous continuons à vivre dans ce calvaire avec tous les
risques de maladies qui nous guettent quotidiennement et les rongeurs sont
omniprésents ». Ce père de famille, qui s'est retrouvé du jour au lendemain à
la rue, continue à vivre avec les siens dans ce champ qui a été éradiqué de ses
bidonvilles avec l'espoir que sa demande de logement soit prise en
considération un jour.
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Posté Le : 18/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : B Mokhtaria
Source : www.lequotidien-oran.com