Algérie

Chambre haute et basse man'uvre Edito : les autres articles



En Algérie, les responsables ayant eu à exercer des missions gouvernementales ou de hautes fonctions au niveau des autres institutions de l'Etat et qui ont rejoint leurs corps professionnels après avoir été débarqués de leurs postes se comptent sur les doigts d'une main. Quand on a ce privilège d'entrer dans la cour du palais, on n'en sort jamais. C'est comme dans les sectes. Pour tous ces ministres, parlementaires, diplomates, cadres supérieurs, hauts gradés de l'armée qui se relaient dans un cycle sans fin aux postes de responsabilité, dans un grossier décor de marionnettistes de boulevard, il y a toujours une autre vie, parfois même bien meilleure que celle que l'on vient d'enterrer, après avoir fait ses cartons d'un ministère ou de la tête d'une haute administration. Il n'y a que la presse et les commentateurs bien inspirés qui s'échinent à trouver des explications et un sens politique aux nominations et aux fins de fonctions des responsables dans les différents appareils de l'Etat ! Alors que ce sont toujours les mêmes commis voyageurs que l'on retrouve sur les listes de départ et d'arrivée à l'aérogare du pôle emploi du pouvoir.
A ce jeu de l'autoflagellation collectif dans lequel s'enfonce la société, on en arrive, comme sous l'effet d'un irrésistible envoûtement de l'âme et de l'esprit par des forces maléfiques, à trouver quelques sympathies à des nervis du système qui sont sacrifiés dans cette alternance à l'algérienne.
Dans les pays arabes qui ont connu leur printemps dit démocratique, la nomination au gouvernement d'un ministre transfuge de l'ancien régime déchu provoque un séisme politique et fait sortir les foules dans les rues. Chez nous, c'est par fournée entière que l'on recycle d'anciens ministres qui ont lamentablement échoué dans les secteurs dont ils avaient la charge, lesquels devraient logiquement rendre des comptes pour les préjudices occasionnés au pays. Et rien ne bouge à l'horizon. Pas même les institutions de l'Etat chargées du contrôle de l'utilisation des deniers publics. Cette démission de la société devant ce hold-up politique à visage découvert qui consiste à répartir les postes, et les prébendes qui vont avec, entre la clientèle du pouvoir ne semble n'inquiéter ni interpeller personne.
Avec ces nominations d'anciens ministres peu recommandables, ressenties comme un énième acte de provocation par les citoyens, la question du maintien du Sénat dans le dispositif institutionnel est plus que jamais d'actualité dans le sillage des réformes constitutionnelles envisagées. A quoi sert le Sénat ' Si dans les pays démocratiques, cette deuxième Chambre a toute sa place, ailleurs, dans les régimes autocratiques, elle obéit à des calculs de pouvoir. A défaut d'une volonté politique d'ouvrir ce débat de fond, le Sénat a un besoin impérieux d'une réforme de base pour un fonctionnement qui préserve au moins les formes démocratiques de fonctionnement de l'institution. Cette réforme passe par le renoncement par le président de la République à son privilège de nomination du tiers présidentiel, qui est une autre spécificité bien algérienne. Bouteflika, qui a les clés des amendements constitutionnels projetés, franchira-t-il ce pas '


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