L'enjeu pour le mouvement citoyen en ce vendredi 12 avril a été que les marches populaires qui allaient avoir lieu devaient rassembler encore plus de monde que celles des 7 précédents vendredis qui ont elles aussi connu des affluences grandioses. Il ne pouvait faire autrement que se fixer ce challenge et s'assurer qu'il se conclut par un succès contredisant l'allégation soutenue par le vice-ministre de la Défense et chef de l'état-major de l'armée que la solution d'une transition constitutionnelle qu'il a imposée au pays au nom de l'institution militaire a l'approbation du peuple.Le mouvement citoyen a eu pari gagné ce vendredi 12 avril puisque les marches ont drainé encore plus de monde. Ce qui pouvait ne pas être considéré possible par ceux qui ont présagé un reflux inévitable du mouvement citoyen sous les effets conjugués du passage en force vers la transition constitutionnelle opéré avec l'aval de l'état-major, du raidissement du comportement des forces de l'ordre dans le traitement de rassemblements de protestataires et de la sournoise campagne médiatique visant à discréditer des figures emblématiques de ce mouvement. Ce vendredi donc les Algériens ont démontré qu'ils poursuivront leurs démonstrations et qu'ils ne cèderont pas sur la revendication du retour à la souveraineté populaire en tant que source du pouvoir et de sa dévolution.
Depuis la démission de Bouteflika, le pouvoir de fait qui s'est substitué à lui a l'apparence d'un président intérimaire investi en application de l'article 102 de la Constitution mais la réalité d'un chef de l'état-major et d'un groupe de généraux bien décidés à ne pas faire cas du principe de la souveraineté populaire dont le peuple détenteur avancerait selon eux des revendications « irréalisables ». S'il y a pourtant quelque chose qui va être irréalisable c'est la promesse faite par Gaïd Salah que l'Algérie se dirigerait au terme de la transition qui s'installe sous l'égide de l'armée vers une nouvelle république débarrassée des tares du régime laissé par Bouteflika. La promesse est en effet surréaliste tant la transition qui doit la concrétiser est minée par le cadre qui l'a fixé et les hommes qui en ont la conduite.
Les sorties de Gaïd Salah visant à la fois à rassurer le peuple sur ses intentions et celles de l'institution militaire et à menacer ceux qui les révoquent en doute n'ont pas comme probablement attendu par lui engendré crainte et fatalisme démobilisateurs chez les Algériens. Ce qu'ils ont tenu à le lui faire savoir ce vendredi 12 avril en descendant plus massivement dans la rue avec pour mot d'ordre qu'ils rejettent toute solution n'émanant pas de la souveraineté populaire ce qui n'est pas celle qui veut leur imposer.
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Posté Le : 13/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com