Pour le président en exercice de l’organisation, l’Opep a déjà fait ce qu’elle peut. L’Union européenne (UE) et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont tenu, hier, à Bruxelles la 5e session du dialogue UE-Opep, consacrée aux “principes fondamentaux et les facteurs de fixation” des prix du pétrole, les perspectives à long terme dans le domaine de l’énergie. Le ministre de l’Énergie et des Mines et président actuel de l’Opep, Chakib Khelil, a affirmé au cours de cette rencontre que l’organisation a déjà fait ce qu’elle peut pour soulager le marché pétrolier. “L’Opep a déjà fait ce qu’elle peut faire et les prix ne vont pas baisser”, a-t-il souligné. Les représentants de l’UE et de l’Opep se sont retrouvés, rappelle-t-on, dans la capitale belge pour une rencontre annuelle destinée, notamment à maintenir “un dialogue entre les grands producteurs et les pays consommateurs”.
Chakib Khelil a néanmoins souligné que les prix du pétrole dans les mois à venir “dépendront de l’évolution du dollar”, au cours d’un point de presse après la fin de la réunion. “Je pense que le marché attend probablement de voir comment le dollar va évoluer en juillet, comment la situation géopolitique va évoluer, avec les menaces faites sur l’Iran”, a-t-il précisé. De son côté, le secrétaire général de l’organisation, le Libyen Abdallah El-Badri, a indiqué : “Nous ne voulons pas accroître la production.”
Pour ce responsable, “il n’y a pas de pénurie”. M. Khelil a conduit la délégation de l’Opep à cette rencontre qui intervient, faut-il le rappeler, au lendemain du lancement, à Djeddah (Arabie Saoudite) de la coopération entre pays producteurs et grands consommateurs d’hydrocarbures. Outre les “scénarios à long terme de l’UE dans le domaine de l’énergie et le rapport sur les perspectives pétrolières mondiales (World Oil Outlook) de l’Opep, ainsi que des discussions sur les principes fondamentaux et les facteurs de fixation des prix”, l’UE a présenté une synthèse et les conclusions de l’étude sur le raffinage du pétrole.
L’Opep a, pour sa part, exposé un rapport sur l’état d’avancement de l’étude d’impact des marchés financiers sur les prix et la volatilité du marché du pétrole. Les pays développés et l’UE focalisent leur appréciation sur la nécessité pour l’Opep de produire davantage d’hydrocarbures.
Cependant, malgré l’augmentation de la production de 500 000 b/J de l’Arabie Saoudite et sa disponibilité à augmenter sa capacité de production jusqu’à 15 Mb/j si la demande s’en faisait sentir, les cours du brut sont restés élevés.
Ces niveaux confortent les thèses développées, notamment par l’Opep, selon lesquelles une augmentation de la production Opep ne résoudra pas le problème, étant donné que cette flambée des prix est en grande partie due aux spéculations, les tensions géostratégiques, la réduction de la production hors Opep, l’insuffisance des capacités de raffinage et les politiques énergétiques alternatives. Toutefois, la conférence de Djeddah a permis de dégager un début de concertation producteurs-consommateurs, pour stabiliser le marché. Car des capacités supplémentaires “importantes” dans la chaîne de production pour la stabilité du marché pétrolier mondial existent. C’est ainsi que la conférence de Djeddah, à laquelle a pris part l’UE, a préconisé une augmentation appropriée dans l’investissement, tant en amont qu’en aval, pour s’assurer que les marchés soient approvisionnés à temps et de façon adéquate. Elle a estimé que des politiques prévisibles en matière d’énergie et d’investissement, tout comme un meilleur accès à la technologie sont nécessaires à cette fin.
L’UE et l’Opep, selon un communiqué de la Commission européenne, “sont toutes deux confrontées à des défis similaires grandissants”. Il s’agit de la nécessité de sécuriser l’offre et la demande, d’assurer d’importants investissements en amont comme en aval et de garantir des marchés stables et prévisibles, caractérisés par des cours pétroliers d’un niveau raisonnable ne portant préjudice ni aux pays exportateurs ni aux pays importateurs.
Cette réunion a débouché sur un programme de travail en rapport avec la 6e réunion ministérielle que l’Opep compte organiser en juin 2009 à Vienne.
Tous les États membres de l’Opep, y compris l’Arabie Saoudite, dont le ministre du Pétrole, M. Ali El-Nouaïmi, a estimé dimanche dernier, à l’issue des travaux de la réunion de Djeddah, que l’offre pétrolière ne posait pas problème ni dans l’immédiat ni même pour l’avenir.
M. Chakib Khelil a déclaré lundi dernier : “Les pays producteurs de l’Opep ne peuvent injecter davantage de pétrole tant qu’une demande d’approvisionnement supplémentaire ne se fait exprimer.” Pour l’heure, a-t-il précisé, “il n’est pas question d’une demande supplémentaire mais d’un équilibre entre l’offre et la demande”. Les prix se maintiendront, selon lui, “à de hauts niveaux jusqu’à la fin de l’année” en raison notamment du mouvement de spéculation, des fluctuations du dollar et des éventuelles décisions liées à la politique monétaire de la Banque centrale européenne. “Comment envisager d’augmenter la production alors qu’il n’y a pas de demande justifiée ?” s’est-il interrogé. Et d’ajouter que, dans ce cas-là, “la décision d’augmenter la production ne serait pas fondée et n’obéirait à aucune règle du marché”.
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Posté Le : 25/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Badreddine Khris
Source : www.liberte-algerie.com