Algérie

Chakib Khelil : “La proposition est irrationnelle”


 “Demander aux pays producteurs de pétrole d'augmenter leur offre est illogique et irrationnelle”, a souligné hier le ministre de l’Énergie et des Mines, M. Khelil, dans un entretien accordé à l'APS. S’exprimant sur l'appel de certains pays consommateurs comme l'Australie pour demander à l'Opep d'augmenter sa production pour baisser les cours, M. Khelil a répondu que ces pays devraient, à leur tour, augmenter  la production de leurs matières premières comme le fer, le phosphate ou encore le charbon dont les cours sont très élevés sur le marché international. “Va-t-on demander aux pays qui produisent des voitures, des ordinateurs, des panneaux solaires ou des turbines à gaz d'augmenter leurs productions sous prétexte que ces prix sont très élevés ?” s'est-il interrogé. Dans son analyse des principaux facteurs haussiers, M. Khelil a rejeté catégoriquement l'idée soutenue par les pays consommateurs selon laquelle cette augmentation des prix est due à une baisse de la production. Selon lui, d'autres “raisons plus importantes” sont à l'origine de la hausse des cours comme la spéculation et les tensions géopolitiques en plus des facteurs sous-jacents comme la capacité de raffinage limitée qui, combinée à l'introduction du bioéthanol, a généré une baisse de la disponibilité du gasoil et, par conséquent, une hausse des prix de ce carburant. Les taxes prélevées par les grands pays consommateurs comme la France et l'Angleterre sur les produits pétroliers constituent, elles aussi, une autre cause de la hausse des prix du brut, selon M. Khelil.
Il a déploré, sur ce point, le fait que ces pays refusent de réduire  ces taxes en arguant qu'une “telle mesure favoriserait la consommation du pétrole”.   M. Khelil a rappelé que l'Opep n'intervient qu'avec 40% de la production mondiale, alors que les plus grands producteurs de pétrole sont les États-Unis, la Norvège et la Russie qui ne sont pas membres de cette organisation. Quant à l'Algérie, poursuit-il, elle n'assure que 2% de la production globale, contre 12% pour la Russie, à titre d'exemple. S'exprimant sur la position de l'Algérie par rapport à la réunion de  Djeddah, le ministre a rappelé qu'elle est toujours “pour le dialogue et l'échange  d'idées sur une base rationnelle et logique”. M. Khelil, précise qu’il est “invité en tant que ministre algérien de l'Énergie et des Mines”. Donc, il n’a pas “un mandat de l'Opep pour une position de cette organisation”.
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