Chakib Khelil à Paris Sonatrach et Gaz de France «voient grand»

Le contenu du prochain voyage algérien de Nicolas Sarkozy se précise. Manifestement, l'énergie et le nucléaire seront au premier rang des dossiers soumis au sommet franco-algérien. Selon toute vraisemblance, ils devraient se traduire par le couronnement de projets bilatéraux et l'annonce d'autres. Cette perspective s'est dégagée, hier, au terme de la visite de Chakib Khelil à Paris. Après Zerhouni et Temmar, cet autre «ministre du président» y a séjourné pendant deux jours. Le temps de ficeler avec ses pairs une partie substantielle du programme de Sarkozy. Le ministre de l'Energie et des Mines s'est entretenu avec deux poids lourds du gouvernement Fillon, le ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables, Jean-Louis Borloo, et la chargée de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, Christine Lagarde. Il a également meublé son agenda par des rencontres avec des patrons de groupes sectoriels. Avec les uns et les autres, le patron du secteur énergétique et minier a passé au crible les champs de la plus ancienne des coopérations bilatérales. Temps fort de son séjour, la reconduite des accords liant Sonatrach et Gaz de France. Fixée à 2013, leur échéance a été prolongée à 2019, une extension relativement longue au regard des nouvelles tendances du marché énergétique international. Forts d'un volume de 10 milliards de M3, les nouveaux plans de charge augurent, selon Khelil, des «perspectives prometteuses» pour la relation énergétique entre Paris et Alger. La coopération «renouvelée» porte sur trois volets. Souhaité par Sonatrach, le premier a trait à la révision des prix gaziers et leur adaptation aux indicateurs du marché. Le second, porté par Gaz de France, tire vers la hausse les livraisons du gaz algérien au marché hexagonal. Tout aussi ambitieux, le troisième permet l'utilisation par Sonatrach de terminaux de Gaz de France (terminal de Montoir en Bretagne et Etats-Unis). Avec l'objectif d'écouler un surcroît de volumes en France et, surtout, de pénétrer le marché américain. Ce troisième volet de coopération est appelé à prendre effet en 2010-2011 dès la mise en place d'une entité organique - société - mixte. Sonatrach est liée, aujourd'hui, avec d'autres partenaires étrangers dans l'exploitation commerciale de deux terminaux de regazéification, un en Grande-Bretagne et un autre dans le golfe du Mexique. Fruit d'une négociation menée sur la base des «intérêts réciproques», le renouvellement des trois contrats entre Sonatrach et Gaz de France, un de ses plus anciens partenaires, a été obtenu par «consensus». Cette extension est de nature à installer la relation gazière bilatérale dans la durée. Ficelés, les trois volets de la coopération renouvelée seront, selon toute vraisemblance, annoncés solennellement à l'occasion de la visite d'Etat de Sarkozy. Autre dossier appelé, lui aussi, à se décliner sous des allures ambitieuses lors du prochain sommet Bouteflika-Sarkozy, le nucléaire. Un accord - dont l'articulation a été quasiment finalisée - pourrait être signé à l'occasion. L'hypothèse paraît des plus probables au vu des avancées réalisées dans ce registre. Les champs potentiels de coopération bilatérale dans ce secteur ont été labourés tout dernièrement à l'occasion de la visite en Algérie d'une délégation «nucléaire» hexagonale. Des pistes de coopération ont été identifiées pour la circonstance et les grandes lignes de l'accord bilatéral tracées. Chakib Khelil a été peu prolixe à ce sujet. Pour tout élément de réponse, il s'est contenté de dire que l'accord donnera la part belle à la formation dans le cadre d'un institut mixte, l'assistance en matière d'expertise dans les domaines de la sûreté et de la sécurité.