Algérie

Chakib Khelil à Londres Les contradictions des pays consommateurs



A partir de Londres où il conduit la délégation algérienne aux travaux de la conférence sur l'énergie dans la région du Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil a indiqué que les pays consommateurs se contredisent car, d'une part, ils «demandent aux pays producteurs d'augmenter leur production, et envoient des messages d'inquiétudes, d'autre part». Dans une déclaration à l'APS, en marge des travaux de cette conférence, Khelil, président en exercice de l'OPEP, a souligné que ces pays développent de nouvelles sources d'énergie, en affichant leur disposition à assumer leurs coûts élevés de production, sans vouloir, toutefois, assumer le moindre coût qu'induirait un excédent de production de pétrole. Il précisera, dans la foulée, que ces mêmes pays «doivent afficher les mêmes dispositions exprimées pour ces énergies renouvelables que pour la production de carburant». Pour être plus clair, Khelil a comparé cette situation à quelqu'un qui voudrait sécuriser ses biens sans aucune contrepartie, et réclamer ensuite des indemnités en cas d'accidents. Se voulant rassurant vis-à-vis des pays consommateurs, le ministre a affirmé que les craintes liées à la sécurité énergétique sont infondées puisque les niveaux des réserves prouvées des pays membres de l'OPEP «ont atteint un niveau d'autant plus élevé qu'il a permis à l'économie mondiale de réaliser une forte croissance durant ces dernières années». Khelil a, dans ce contexte, souligné que les pays membres de l'OPEP «ont tout fait pour sécuriser les marchés, en assurant la disponibilité de pétrole à travers l'augmentation des réserves prouvées et en consacrant d'énormes investissements pour augmenter leurs capacités de production». Le président de l'OPEP a, d'autre part, précisé que les pays consommateurs «ne veulent pas assumer avec les pays producteurs une partie des coûts liés à l'excédent de production disponible assurée par les pays producteurs de pétrole, en cas de besoin, et qui vise à réguler l'approvisionnement du marché». C'est à ce titre qu'il rappellera que l'OPEP qui produit 40% du pétrole mondial «n'est nullement responsable des fluctuations des prix, ni des niveaux élevés enregistrés actuellement». L'intérêt de l'OPEP est dans des prix stables et durables et non pas des prix élevés et en perpétuelle fluctuation, a soutenu Khelil. Abordant la question liée aux prix du baril, Khelil a indiqué que les prix «auraient dû se stabiliser autour de 60 et 65 dollars le baril, car la véritable hausse au-dessus de cette moyenne a commencé en septembre 2007, lorsque les indicateurs d'une crise financière se sont profilés à l'horizon, en raison de la crise des crédits hypothécaires».  Le ministre a réfuté la thèse selon laquelle l'OPEP assume la responsabilité de la situation actuelle de l'économie mondiale, notamment celle de l'économie américaine qui présage d'une éventuelle récession économique. Il a tenu à préciser que la situation actuelle de l'économie américaine n'est pas liée aux prix du pétrole, ni à la demande de pétrole. «Les niveaux des stocks pétroliers sont bons, ceux des réserves pétrolières également et l'offre actuelle suffit à approvisionner les marchés. C'est pourquoi toute augmentation de la production n'aura aucun effet sur les prix, ni sur les perturbations des marchés financiers», a-t-il souligné. Tout en excluant l'éventualité d'une baisse de la demande de pétrole qui entraînerait une chute des prix, le président de l'OPEP a indiqué que l'organisation examinera, en mars prochain, l'état du marché et l'opportunité d'une éventuelle augmentation des parts des pays producteurs. Enfin, Khelil s'est interrogé sur «ce que les pays producteurs de pétrole, non membres de l'OPEP, ont fait pour rassurer le marché et pour opérer une augmentation de la production pour laquelle ils se sont engagés depuis longtemps». Il a estimé qu'il est dans l'intérêt des pays producteurs de développer leur capacité de raffinage afin de faciliter la commercialisation de leurs produits d'autant que les excédents financiers actuels permettent d'injecter de lourds investissements dans le secteur du raffinage. Ceci, dira-t-il, favorisera la commercialisation du pétrole et renforcera ce produit en tant que source d'énergie.


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