Algérie

Chair à canon (III)



L'opération « Wikileaks » (Opération Cyclone 2 selon un journal russe) aura donc été un franc succès pour échauffer les esprits. «Agiter le peuple avant de s'en servir», comme le veut l'adage.
Histoire de l'agiter un peu plus, la spéculation fait rage sur les denrées de base, histoire de pousser au désespoir les habitants de pays démunis face à ces attaques financières en règle. Cette crise alimentaire va frapper de plein fouet les pays du Sahel avant de devenir un problème mondial. «Situation que certains ont tenté d'instrumentaliser en Algérie à l'époque. Dans un rapport publié en janvier, la FAO a prévenu que les prix alimentaires avaient atteint en décembre 2010 leur plus haut niveau depuis 2008, quand la hausse des prix avait donné le coup d'envoi d'une série d'émeutes dans plusieurs pays.» (La FAO met en garde contre une crise alimentaire majeure). Il faut noter que cette crise n'est pas due à une pénurie, mais est aussi une conséquence de l'essor des bio-carburants : «Aux Etats-Unis, la part de la production de maïs destinée à l'éthanol sera cette année de 38,3% contre 30,7% en 2008. Dans le contexte actuel, c'est complètement irresponsable de continuer ainsi ! Les stocks mondiaux de céréales - toutes céréales confondues - seront en 2011 de 427 millions de tonnes, contre 489,8 millions de tonnes en 2009. Cette perte de près de 63 millions de tonnes est imputable pour plus des deux tiers aux Etats-Unis et à l'Union européenne. C'est là que les stocks sont les plus restreints. Et c'est notamment dû à la diversification des productions de céréales vers les agrocarburants» (Olivier de Schutter) : «Vers une nouvelle crise alimentaire»). Vive le «réchauffement climatique», prétexte à affamer la planète en culpabilisant les bobos occidentaux ! Rien, donc, dans la révolte tunisienne ne semble être le fruit du hasard. Ce qui n'enlève rien, bien sûr, au courage et au mérite des Tunisiens qui semblent d'ailleurs bien partis pour ne pas se laisser voler leur révolution. Assange déblaie le terrain, chauffe le peuple, Wall Street l'affame et le régime vermoulu et despotique de Ben Ali, grand allié de l'Occident, s'écroule, avec un coup de pouce de la diplomatie US (voir : Les USA derrière la fuite de Ben Ali). Soral fut l'un des premiers à envisager cette hypothèse impopulaire et a priori paradoxale. Comme il le souligne dans l'émission «Ce soir ou jamais», c'est l'armée qui a joué un rôle décisif dans la destitution. A ce sujet, un article du Figaro intitulé «Dans les coulisses du départ précipité de Ben Ali» est plus qu'instructif, notamment ce passage : «Les Américains ont-ils joué un rôle actif dans cette exfiltration ' Selon un diplomate tunisien, interviewé par Le Figaro, l'ambassade américaine à Tunis aurait appelé le général Ammar, lui donnant son feu vert pour renverser le régime.» (A suivre)


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