Algérie

Chahed prend date



Chahed prend date
Youssef Chahed accueilli par Abdelmalek SellalLe discours récent sur le «tourisme local» qui a permis au gouvernement tunisien de sauver la saison touristique mérite la palme de la mauvaise foi.Le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, a effectué hier une visite officielle à Alger, à l'invitation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Cette visite qui «rentre dans le cadre des rencontres périodiques de concertation entre les responsables des deux pays», devait permettre l'examen des relations bilatérales dans les différents domaines et volets de coopération». Mais elle devait être aussi une «occasion d'aborder un certain nombre de questions d'intérêt commun liées à l'évolution de la situation sous-régionale et ayant notamment trait à la coordination politique et sécuritaire ainsi qu'au développement transfrontalier». Cela, en ce qui concerne le décor strictement protocolaire de la visite. Mais l'envers est de nature à assombrir quelque peu le tableau. Depuis 2011, il y a eu plusieurs hiatus dans la relation officiellement exemplaire entre Tunis et Alger. D'abord, une curieuse propension des médias tunisiens à ignorer dans un bel élan unanime les gestes que l'Algérie a consentis en remettant un chèque au titre de la solidarité aux illustres visiteurs. Comme il y eut le silence bruyant autour du voyage du président Béji Caïd Essebsi aux Etats-Unis et des discussions sur une assistance militaire américaine a priori pour combattre Daesh et la menace terroriste à la frontière libyenne. Si l'affaire de la taxe imposée unilatéralement aux ressortissants algériens fait partie des mesures irréfléchies, le discours récent sur le tourisme local qui a permis au gouvernement tunisien de sauver la saison touristique mérite la palme de la mauvaise foi. 1,4 million d'Algériens ont pourtant privilégié la destination tunisienne, une fois de plus.Et c'est ce décalage entre le discours et les actes qu'il convient de discerner sans faux-fuyants pour tenter de parvenir effectivement à des rapports francs et sincères. Pour le chef du gouvernement tunisien, ce déplacement à Alger était en soi une manière de lever les équivoques en démontrant que les relations entre les deux pays voisins demeurent «exceptionnelles», quelles que soient les circonstances. Et de prouver par là-même que l'incident de la taxe imposée aux Algériens pendant quelques mois n'est pas de nature à altérer l'excellence de ces rapports, surtout à un moment où la Tunisie a particulièrement besoin du soutien de l'Algérie qui le lui a constamment apporté, dans tous les domaines.En déclarant dès son arrivée à l'aéroport Houari-Boumediene que son pays «oeuvre à leur relance et à la préservation de leur niveau exceptionnel», il a fait un pas important, mais peut-être pas suffisant. «Porteur d'une lettre du président tunisien, Béji Caïd Essebsi, à son frère le président Abdelaziz Bouteflika», Youcef Chahed a tenu ainsi à souligner que «son choix d'effectuer sa première visite à l'étranger en tant que chef du gouvernement en Algérie vise à souligner l'importance de ces relations». Le fait n'est pas en soi une surprise, la tradition veut que, des deux côtés, la première visite soit consacrée au pays frère, en priorité.Mais aux yeux du chef du gouvernement tunisien, il y a un souhait formulé sans ambages, dès lors que la Tunisie est confrontée à une situation socioéconomique difficile, celui de saisir cette «opportunité» pour conforter davantage la coopération aussi bien dans le volet sécuritaire et la lutte contre le terrorisme, évidemment cruciaux, que dans celui de la coopération économique et commerciale où d'immenses potentialités attendent d'être exploitées.Par-delà le langage diplomatique usuel, il importe de «concrétiser la volonté des deux peuples frères qui ont en partage une histoire commune, des luttes communes et un avenir commun», a encore indiqué Youcef Chahed et nul doute qu'il aura été parfaitement entendu.La délégation qui l'accompagne, comprenant le ministre de l'Intérieur, le ministre du Commerce et de l'Industrie et le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, a eu plusieurs entretiens au cours desquels ces questions ont été longuement abordées et des feuilles de route esquissées pour une coopération qui ambitionne d'être approfondie au cours des prochains mois. Ayant le bénéfice du doute, Youcef Chahed va-t-il apporter la démonstration qu'un nouveau pas est réellement franchi' A Alger, c'est tout le bien qu'on lui souhaite.Le président Bouteflika reçoit le chef du gouvernement tunisienLe président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu hier à Alger le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, qui effectue une visite officielle en Algérie. Les entretiens se sont déroulés en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, du ministre d'Etat ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, et du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb..


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