Chacun pour soi... OPTIMAL

Un cadre de vie qui ne fait que se dégrader, des cités invivables croulant sous les immondices, des espaces qui rétrécissentsous l'avancée du béton, c'est à cela que se résume l'existence du citoyen, dont l'inertie tend à devenir une seconde nature. On vit mal, on accepte la situation et on l'assume même. Malmenée et saccagée, la nature nous le rend bien en nous privant de ses bienfaits. Notre environnement est sérieusement dégradé et on ne trouve pas à redire. La main de l'homme s'illustre par les dégâts qu'elle occasionne à ce qui est censé faire partie de sa vie. Les images que l'on voit quotidiennement, si elles sont choquantes pour certains, font du décor pour beaucoup. Cette majorité semble tellement s'y plaire qu'il est illusoire de penser qu'elle peut vouloir y changer quelque chose. En plus de l'entourage extérieur qui n'incite aucunement à la joie, c'est la situation des immeubles eux-mêmes qui interpellent leurs occupants, en vain. Défaut d'éclairage, rampes d'escaliers branlantes ou inexistantes et marches ébréchées, murs crasseux et boites aux lettres défoncées, tout ceci sous le regard indifférent des habitants. Hors du seuil de leurs logements rien ne semble concerner ces derniers. Les syndics ont vécu, alors que les quelques comités de quartiers qui existent peinent à rallier les résidants. Tout le mal est dans cette indifférence face à ce qui fait notre existence et à ce refus de toute implication dans ce qui peut améliorer notre cadre de vie. Rares sont les actions entreprises dans ce sens. Les quelques appels pour des initiatives devant pallier l'absence des élus et des autorités locales ne trouvent presque pas d'écho, excepté dans les villages où le bénévolat -ou la touiza- trouve encore tout son sens. Les villageois gardent encore l'habitude de se prendre en main et d''uvrer ensemble quand il s'agit d'améliorer un tant soi peu leur vécu, à défaut de figurer dans les priorités des
municipalités.
R. M.