Ce ne sont pas uniquement les plus de 40
ans qui s'intéressent à la waâda et au carrousel. Et l'on a tort à le croire.
Ce samedi, la localité de Chaabet El Leham (6 km au nord-ouest d'Aïn
Témouchent), était au rendez-vous avec la rituelle de Sidi Ben Knadil. La
veille, la «Tariqua» des autochtones prévoit des «madih» et la récitation du
Coran pendant que les femmes s'embellissent «de henné et de messouak». Avant la
levée du jour, elles partent visiter le saint vénéré et prient Dieu pour
exhausser leurs vÅ“ux et ceux de leurs progénitures.
Le
jour de la waâda, le public se dirige vers le champ où se déroule la fantasia.
Une ceinture humaine se forme tout le long du terrain de jeu épousant sa forme.
Le haut du champ qui correspond à une sorte de gradins était occupé par des
femmes venues nombreuses accompagnées de leurs enfants. D'autres femmes ne se
gênent pas à bousculer les hommes pour occuper la première ligne.
Ainsi au moins dix «machlia» (groupe de 06
à 08 chevaux) jouaient. Et une grande concurrence s'opère entre les troupes. De
plus en plus, l'on assiste à un intérêt particulier accordé par des jeunes de
moins de 30 ans qui ont appris à jouer.
C'est un signe révélateur et sceau
caractéristique qui incite beaucoup de connaisseurs à faire des lectures
d'analyses sur le retour aux sources culturelles. Est-ce un retour de
conviction et de choix ou un passe-temps faute de mieux? Les troupes
folkloriques, meddahs et berrahs se succèdent et font le tour du cordon humain
en stationnement tout le long du champ où se joue le carrousel.
De temps à autre, se créent des petits
cercles et les gens se mettent à danser. Et quand les femmes s'introduisent, le
cercle grossit et l'attrait prend l'allure d'un spectacle improvisé.
Celles qui dansent sont encouragées par les
youyous des autres qui déchirent le ciel et se transmettent sur toute la
vallée. Les marchands de bonbons traditionnels font leurs emplettes et beaucoup
avaient épuisé leurs stocks avant la fin de la waâda.
Cependant, il est temps d'inclure ce genre
de manifestations culturelles dans le programme des autorités chargées de la
culture. Les arts et chants populaires font partie intégrante de notre
patrimoine identitaire et culturel.
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Posté Le : 27/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Belhadri Boualem
Source : www.lequotidien-oran.com