Chaabersas et Lejdour: Une population livrée à elle-même

Les habitants des quartiers populaires Chaabersas et Lejdour situés dans la partie sud-est de la ville de Constantine, dénoncent ce qu'ils ont appelé un «boycott incompréhensible» décidé par les propriétaires des bus de transport urbain qui desservent leurs quartiers à partir de la ligne Khemisti.

« Auparavant, nous disposions de quatre bus de 36 places chacun, qui étaient en fonction sur notre ligne, maintenant il n'en reste plus qu'un», nous ont-ils affirmé en expliquant que les riverains ne se déplacent plus que par taxis clandestins lesquels, profitant de la situation, imposent leur diktat à une population livrée pieds et poings liés à leur appétit vorace.

Contacté hier, un représentant du syndicat des transporteurs publics urbains, M. Bougourzi Abdelghani, tout en confirmant les problèmes de transport qui touchent les habitants des deux quartiers, indique que les propriétaires des bus opérant sur cette ligne étaient venus au siège du syndicat dimanche dernier, afin de protester à leur tour contre la présence, envahissante et pénalisante, des fraudeurs dans ce secteur. «Les propriétaires de bus ont effectivement décidé de cesser de travailler sur cette ligne tant que les taxis fraudeurs ne sont pas chassés de là», a déclaré ce syndicaliste.

Confirmant cette donne, un transporteur a enchaîné «croyez-moi, je suis arrivé personnellement à transporter tout juste une cinquantaine de passagers par jour sur cette ligne Chaabersas-Lejdour car nos clients habituels sont pris en charge par les taxis fraude qui agissent en toute impunité sur cette ligne. Donc, si je ne peux plus couvrir les frais de fonctionnement du véhicule et le salaire du convoyeur, autant m'arrêter. Aussi, je suis entièrement d'accord avec mes collègues pour cesser le travail sur cette ligne jusqu'à ce que les autorités concernées chassent les fraudeurs qui nous enlèvent le pain de la bouche !».

Pour calmer les contestataires, M. Bougourzi a promis de prendre contact, avant la fin de la semaine, avec la direction des transports, pour tenter de régler ce problème. Il a attiré néanmoins l'attention des transporteurs en arrêt d'activité sur le fait qu'ils risquent le retrait de leurs licences de transport s'ils persistent dans leur boycott. A noter que malgré plusieurs tentatives nous n'avons pas, réussi à joindre un responsable de la direction de wilaya des transports pour en savoir davantage sur le traitement de ce problème ou les éventuelles mesures prises à ce niveau pour le régler.