Algérie

Ceux de l'année



Comme cela se fait ailleurs par d'autres organes pour d'autres causes, un journal algérien vient de désigner un « homme de l'année » choisi parmi les quelque 10 millions d'hommes de l'Algérie 2005. Pour la deuxième édition de ce prix instauré en 2004, c'est Yazid et Nouredine Zerhouni, comme un seul homme, qui a été désigné pour l'ensemble de son œuvre par le journal. S'il est un peu surprenant de constater que l'année dernière, le même journal avait déjà récompensé un autre ministre en exercice, en l'occurrence Chakib Khelil, au titre d'homme de l'année 2004, pourquoi pas, l'heure étant au soutien total, d'où qu'il vienne, et au consensus de fond, quelle que soit sa forme. Mais comme l'année vient juste de commencer, pourquoi ne pas décerner d'autres prix puisqu'ils sont gratuits ? Dans la catégorie chanteurs de raï de l'année, la palme reviendrait incontestablement à cheb Mami en tant que porte-parole du gouvernement, celle de la voiture de l'année, peut-être la limousine présidentielle, pour la télévision de l'année, l'ENTV puisque seule en lice, l'UGTA comme syndicat de l'année puisqu'il est seul en compétition en tant qu'unique syndicat autorisé, les Kabyles au titre de minorité de l'année puisqu'ils ont été nationalement normalisés, Khalida Toumi comme femme de culture de l'année et le référendum sur la réconciliation au titre de référendum de l'année. D'autres catégories pourraient ainsi concourir, Mohamed Benchicou comme détourneur de fonds de l'année, Tonic comme l'investisseur de l'année et ex æquo pour le prix de la loi de l'année, le code de la famille et la loi sur les hydrocarbures. Reste la compétition la plus prisée, celle de la farce de l'année. Là, il y a beaucoup de concurrents. Peut-être ce ministre officiel qui a annoncé officiellement qu'aucun agrément n'a été refusé à un parti politique, un syndicat ou un journal ?


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