Algérie

Cette victoire va m'ouvrir des portes


En dépit de sa longue absence des rings, le boxeur algérien Mohamed Yassa garde toujours intacte sa force de frappe. C'est elle qui lui a permis de décrocher, il y a une quinzaine de jours, à la salle Harcha, le titre mondial de la boxe professionnelle, version Royal boxing organisation (RBO), créée en 2017 dans la catégorie des super légers face au Paraguayen Victor Cardozo Coronel, qui restait sur dix victoires de suite en professionnel depuis 2012. Mohamed Yassa revient dans cet entretien sur sa victoire et parle aussi de son prochain objectif.- Vous avez remporté le titre mondial de la boxe professionnelle, version Royal Boxing Organisation, dans la catégorie des super légers face au Paraguayen Victor Cardozo Coronel. Que pouvez-vous nous dire sur cette consécration '
Déjà, il faut savoir que ça fait longtemps que je n'avais pas boxé. De ce fait, je manquais de compétition. Cette victoire va m'ouvrir des portes. Ce n'était pas du tout facile, surtout qu'il s'agissait du titre mondial. Même le président de la Royal boxing organisation était quelque peu surpris de ma victoire, surtout que j'étais longtemps inactif ?dernier combat en 2016. Il a même promis de m'aider afin de faire à l'avenir d'autres combats. Pour ma part, je ferai tout afin d'honorer le pays et la boxe algérienne.
- On présume que votre combat n'a pas été facile devant le pugiliste paraguayen?
C'est sûr. Beaucoup ont même pensé que le combat allait se terminer avant la limite du fait que ça faisait longtemps que je n'avais pas boxé, mais moi je me suis bien préparé. Le boxeur paraguayen était venu à Alger pour gagner. C'est un boxeur qui n'est pas du tout facile. Il compte 29 victoires, dont 21 par KO. Tout le monde peut consulter son palmarès. Avec internet, on ne peut pas mentir. Tout est écrit.
- Quelle a été votre stratégie pour vous imposer '
J'ai suivi les conseils de mon manager. Il a insisté pour que je n'entre pas dans le jeu de l'adversaire. Le boxeur paraguayen cherchait le KO dès le début. Il a mis toute sa force pour essayer de terminer le combat le plus tôt possible. Moi, je l'ai plus géré en boxant à distance et intelligemment. Dieu merci, tout le monde a vu que j'ai gagné largement aux points.
- On sait que vous ne boxez pas depuis de longues années. Comment avez-vous réussi à garder la forme '
C'est vrai que ce n'est pas du tout facile. Je ne boxais pas, mais je ne me suis jamais arrêté de m'entraîner. Je faisais comme si j'allais faire un combat le lendemain. Je travaillais chaque jour en suivant les conseils de mon manager, Khelifa Mederes, qui est comme un second père pour moi.
- Qu'est-ce qui a fait que vous n'avez pas beaucoup boxé ces dernières années '
Le problème est dû au manque de sponsoring, c'est tout. Sinon, je me suis toujours entraîné et me suis toujours tenu prêt à faire des combats dès que cela a été possible.
- Avec la dernière victoire acquise face au boxeur Victor Cardozo Coronel, quel est votre prochain objectif '
Mon objectif est bien sûr de toujours honorer l'Algérie, mais mon rêve reste de pouvoir boxer pour un titre mondial aux Etats-Unis. Ça, c'est un objectif que je voudrais bien réaliser.
- De par le monde, on remarque que beaucoup de boxeurs raccrochent, puis reviennent sur le ring après la quarantaine. Selon-vous, qu'est-ce qui les fait revenir '
Il y a ceux qui reviennent pour ramasser un paquet d'argent. Ce n'est un secret pour personne. Par contre, il y a ceux qui ont vraiment cette discipline dans les veines et qui sont prêts à tout donner pour la boxe. Georges Foreman est l'exemple vivant avec son titre de champion du monde à l'âge de 46 ans en 1994. Aujourd'hui, on voit bien des boxeurs qui poursuivent leur carrière jusqu'à 50 ans. Cela dépend en grande partie de l'hygiène de vie que mènent tous ces boxeurs.
- Donc, pour vous qui avez aujourd'hui 40 ans, la retraite ce n'est pas pour demain?
(Rires). Je vais essayer de ramener encore quelques titres pour l'Algérie avant de penser à raccrocher. Je suis parfaitement conscient que la boxe est un sport où ça ne rigole pas, car on reçoit tout le temps des coups. Mais comme je l'ai dit auparavant, je veux pouvoir boxer aux Etats-Unis et sortir par la grande porte.
- On vous laisse le soin de conclure?
Les sponsors devraient s'intéresser aux autres sports individuels et ne pas se focaliser uniquement sur le football. L'Algérie compte de nombreuses disciplines qui sont performantes, à l'instar de la boxe, le judo et le karaté et bien d'autres sports encore qui peuvent s'illustrer. L'Algérien est un guerrier de nature, il a juste besoin de quelques moyens pour briller et s'illustrer sur le plan international.
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