Cette vérité de Raouraoua qui fait mal Les clubs algériens loin de l'EN

Voilà donc le président de la Fédération algérienne de football qui admet une vérité, que l'on ne cesse de dire depuis des années à travers ces colonnes, à savoir que l'équipe nationale ne doit presque rien au système de formation du football algérien.Dans une déclaration faite récemment à la radio nationale, Mohamed Raouraoua a indiqué que «l'équipe nationale actuelle n'est pas du tout le reflet du football national puisqu'elle est composée à plus de 90% de joueurs qui nous viennent de l'étranger».
C'est une sorte de gifle que donne ainsi le patron du premier sport algérien à tous les clubs du pays puisqu'il leur dit, en quelque sorte, «vous ne pouvez vous revendiquer de cette équipe nationale puisque vous ne lui donnez presque pas de joueurs». M. Raouraoua admet là que toute la politique de formation instaurée dans le football algérien a fait fausse route. Nous ne croyons pas nous tromper en affirmant que si un sondage était effectué au sein de la population algérienne, une très large tendance reconnaîtrait que le niveau de notre football est des plus faibles et s'il l'est c'est parce qu'il est pratiqué par des joueurs limités aussi bien techniquement que psychologiquement. Des joueurs sans grande culture tactique.
Ceci n'est que le fruit d'une très mauvaise prise en charge lors de leur formation quand ils évoluaient dans les jeunes catégories. Prenez par exemple un jeune joueur allemand et comparez son volume horaire de travail avec celui de son collègue algérien.
Il y a là un fossé effarant entre les deux. Si on ajoute que l'Allemand bénéficie du savoir de techniciens compétents spécialement adaptés à ce genre de mission pendant que l'Algérien est mis très souvent sous les ordres d'un ancien joueur qui n'a que son expérience de footballeur à faire valoir, ce fossé ne fera que s'agrandir.
Face à ce désert qu'est notre football en joueurs formés convenablement, tout sélectionneur national appelé à la barre se tourne vers notre émigration où il trouve des éléments qui ont suivi une vraie filière de formation. L'Algérie ne diffère en rien des autres nations d'Afrique sur ce plan.
Elles aussi se basent sur leurs joueurs expatriés pour former leurs équipes nationales. Il n'y a en fait que l'Egypte qui fait exception. Celle-ci a gagné trois CAN de suite avec une équipe nationale formée à 90% de joueurs issus de son championnat national parce que ce pays possède des clubs structurés à la manière des clubs européens avec leurs propres bases d'entraînement et de formation.
Ce que les Egyptiens ont fait, les Algériens étaient en mesure de le réaliser depuis des années. Malheureusement, avec des dirigeants de clubs guère portés sur la notion de formation et de patrimoine, ils ont commis un énorme ratage. D'où le très faible championnat qu'ils nous proposent et les petits joueurs dont ils disposent. Que Raouraoua dise que l'équipe nationale n'est pas le reflet du football national n'est que la stricte vérité. Un camouflet pour tous ces clubs qui sont appelés à revoir leur copie s'ils veulent vraiment être utiles à ce football et à sa vitrine, l'équipe nationale.