Algérie

Cette rigueur qui faisait défaut



Le ministre de l'Habitat démet de ses fonctions, le directeur général de l'Entreprise nationale de promotion immobilière Enpi. Les raisons' Ce désormais ex- directeur général de l'Enpi «n'a pas atteint les objectifs tracés de l'entreprise». Le directeur général de Naftal cède aussi sa place à une nouvelle compétence, comme annoncée par Sonatrach. Au-delà des motivations supplémentaires qui ont accéléré le départ de ces deux anciens DG, c'est ce nouveau critère d'«obligation de résultats», qui semble présider, a priori, à ces prises de décisions. Il convient de rappeler dans ce chapitre, que c'est le président de la République qui a ouvert le bal des mesures-sanctions à l'encontre des hauts cadres laxistes et récalcitrants à l'innovation et à la créativité. Les récentes sanctions qui ont touché quelques hauts responsables du secteur de la jeunesse et des sports, et avant cela, les mises de fin de fonctions de hauts commis de l'Etat, tous secteurs confondus, ont produit un effet salutaire progressif. Les hauts responsables de l'Etat, notamment ceux assurant les destinées des institutions transversales et déconcentrées, paraissent plus regardants et plus enclins à aller au charbon. Depuis l'intronisation de Tebboune, cette règle commence, petit à petit, à se frayer son bonhomme de chemin comme une culture d'Etat, selon la formule «Nul n'est indispensable». Une bonne nouvelle' Certainement. Mais à condition que cela soit accompagné d'une réelle rigueur et volonté à généraliser cette mesure à l'ensemble des administrations et des secteurs d'activités économiques, commerciales, industrielles, agricoles, sociales, culturelles, etc L'Algérie gagnerait à ériger cette règle en culture managériale générale, qui doit présider, avec grande rigueur, à toutes les procédures de désignation ou de nomination à des postes de responsabilité ou de gestion, quels qu'ils soient. Comme nous l'avions déjà explicité dans nos précédentes éditions, un cahier des charges et un contrat de performance doivent être élaborés et soumis à l'approbation, autant des hauts commis de l'Etat, dont les ministres et directeurs généraux, qu'à leurs subalternes hiérarchiques. Deux documents cruciaux et indispensables qui doivent figurer parmi les documents à parapher par les futurs ou les nouveaux prétendants potentiels aux postes de responsabilité. Depuis quelques années, du fait de situations particulières, notamment les effets pervers de la période du terrorisme, entre autres raisons, l'Algérien a fait table rase des vertus du travail, de la discipline, la rigueur, l'efficacité, la conscience professionnelle, l'intégrité morale, etc. Du coup, l'éthique et la déontologie sont devenues les parents pauvres du monde du travail, tant au sein de l'administration publique, que du secteur privé aussi. Sans parler des autres tares qui gangrènent le monde du travail, dont l'incompétence, le laxisme, la problématique des personnels pléthoriques comme pour Air Algérie, ADS, Cnas, institutions culturelles et celles de la jeunesse et des sports, etc. Ce sont là des éléments qui peuvent tout aussi concourir à une réelle relance de l'économie nationale et des investissements, et faire sauter tous les verrous du blocage, du sabotage, de la résistance au changement, etc. Mais, gare aux tentations aussi. C'est le revers de la médaille. Ils sont nombreux les exemples de ces Algériens qui ont réussi ailleurs, alors qu'ils étaient opprimés, relégués au second plan, tarabustés et harcelés dans leurs pays par des chefs incompétents, craintifs de la concurrence et résistants au changement et à l'innovation. Ces derniers sont légion dans nos administrations et institutions nationales. Un audit national s'impose afin de démêler l'écheveau de cette situation préjudiciable. Il aura pour mission de déceler les dysfonctionnements et les égarements, et d'en proposer les alternatives et les correctifs nécessaires. C'est en tout cas, une tendance que semble adopter le Premier ministre dans sa manière de travailler et de vouloir diagnostiquer différents systèmes de gestion, avant de leur administrer les soins appropriés. Espérons que cette démarche soit généralisée à la gestion et au fonctionnement de l'ensemble des secteurs et des institutions nationales éclopées.


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