Algérie

Cette nouvelle souche qui inquiète



Alors que le ralentissement de l'épidémie de coronavirus amorcé fin novembre se poursuit, et que l'ensemble des indicateurs sont à la baisse en Algérie puisque le nombre de nouveaux cas dépistés est, depuis la mi-novembre, inférieur au nombre de cas confirmés, une nouvelle souche du virus vient de faire son apparition au Royaume-Uni, avec une forte contagiosité. Y a-t-il risque pour notre pays 'Beaucoup de questions et beaucoup de prudence s'imposent depuis deux jours sur la scène scientifique mondiale, depuis que le Royaume-Uni a confirmé, samedi dernier, l'apparition d'une nouvelle souche du coronavirus, plus contagieuse que les autres, ce qui suscite l'inquiétude des épidémiologistes. Il s'agit d'une souche identifiée chez plus de 1 000 personnes, principalement dans le sud du royaume, à l'origine de la propagation « exponentielle » du virus dans cette région.
Par mesure de précaution, un reconfinement a été imposé, en attendant des résultats définitifs sur la dangerosité et la transmissibilité de la nouvelle souche, appelée depuis hier Covid-2. À cet effet, l'OMS a appelé ses membres en Europe à « renforcer leurs contrôles » du fait de cette nouvelle variante. Selon la presse britannique, cette variante a fait son apparition la première fois la mi-septembre à Londres, ou dans le Kent (sud-est). Elle était à l'origine de 62% des contaminations enregistrées à Londres en décembre et de 43% dans le Sud-Est, bien plus qu'à la mi-novembre. Selon le conseiller scientifique du gouvernement britannique, Patrick Vallance, « cette variante contient 23 changements par rapport au virus désormais bien connu des chercheurs. Il s'agit d'un nombre inhabituellement grand et beaucoup étant associés aux changements dans la protéine que le virus fabrique ». Du côté algérien, les épidémiologistes s'avancent prudemment sur la question. « Les mutations d'un virus sont courantes », estime le Dr Khelaf de Constantine qui reprend ce que préconisent l'ensemble de ses homologues, en soulignant que certaines mutations du virus « les rendent plus résistants aux traitements ou aux vaccins, qui peuvent être adaptés, mais d'autres n'ont absolument aucun effet ». Toutefois, « les vaccins mis au point pour la Covid-1 restent efficaces », selon les experts de l'Union européenne. Il est à préciser que la compagnie aérienne Air Algérie a annoncé, hier lundi, qu'aucun vol de rapatriement des Algériens bloqués au niveau du Royaume-Uni ne sera pas opéré suite à l'apparition d'une nouvelle souche du coronavirus. Une décision saluée par les différents médecins qui préfèrent « maintenir les frontières aériennes fermées », car « dans ce cas, la prévention reste la seule solution à adopter », estime le Dr Khelaf.
Qu'en est-il des vaccins '
Les vaccins mis au point dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus déjà utilisés dans plusieurs pays dans le monde, qui avaient entamé l'opération de vaccination de leurs populations depuis la mi-décembre, « ne sont pas menacés », selon les dernières déclarations des experts de l'Union européenne.
La nouvelle souche n'a vraisemblablement pas d'impact sur les vaccins qui restent « tout aussi efficaces », car leur mode d'action « consiste à entraîner et à préparer le système immunitaire à reconnaître et à combattre les virus et les bactéries qu'il cible ». Pour sa part, le Dr Bekat Barkani, membre du Comité scientifique chargé du suivi de la pandémie de coronavirus, a assuré, hier, que « le Comité scientifique s'efforcera de choisir le vaccin approprié afin de lancer le processus de vaccination, qui aura lieu début janvier prochain». Soulignant en même temps que « c'est une décision correcte. Elle donnera de l'espoir aux Algériens et profitera au domaine de la santé ».
Le Dr Bekat a expliqué que l'Algérie, dans le cadre de la lutte contre la pandémie, «est avancée dans le travail de prévention et que le Comité scientifique, en collaboration avec les autorités, travaillera pour choisir le vaccin approprié ». Ceci en réponse à la demande faite dimanche par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, instruisant le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, de présider, « sans délai », une réunion avec le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus pour choisir le vaccin adéquat anti-Covid-19, et de lancer la campagne de vaccination à partir de janvier prochain.
Ilhem Tir


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