Algérie

"Cette loi est un patchwork"




La loi 08/15 relative à la régularisation des constructions a été au centre des débats de l'atelier organisé par le Conseil local d'Alger (CLOA) de l'Ordre des architectes ce jeudi soir en son siège. Bien que les délais de dépôt des dossiers de régularisation s'en trouvent dépassés depuis le mois d'août dernier, ce thème demeure néanmoins d'actualité puisqu'il s'agît d'engager une réflexion quant à la régularisation des constructions inachevées. D'où l'intérêt affiché par l'assistance pour ce texte de loi qui recèle des lacunes.D'autant que la promulgation de cette loi date de 2008, dans l'optique d'apporter une solution durable à l'épineux dossier des constructions sans autorisation de permis de construction et qui demeurent inachevées pour de multiples raisons. À la première lecture du document par l'assistance, il s'avère que ledit texte a été légiféré pour solutionner un problème urbain et social à travers une démarche administrative. Alors qu'il aurait été raisonnable d'en appeler à l'Ordre des architectes pour une sortie sur le terrain et établir un état des lieux des quartiers informels sans qu'il ne soit exhaustif. D'où la difficulté d'identifier et de quantifier l'ensemble des propriétaires de bâtisses informelles qui ont sollicité une régularisation. À ce sujet et selon nos sources, 500 000 dossiers de régularisation ont été déposés à travers le territoire national, alors que la réalité du terrain est tout autre, du fait qu'il ressort un chiffre beaucoup plus important. À ce sujet, l'architecte urbaniste Hamid Ougouadfel a dressé, lors de son intervention, un tableau peu reluisant de la situation des constructions en Algérie, où il s'est d'abord posé la question : "Pourquoi que les constructeurs ne vont pas jusqu'à achever leurs constructions, et pourquoi l'irrespect de l'espace public '", lancera l'orateur qui précise que le non-achèvement des constructions est lié à des raisons culturelles ainsi qu'à l'insuffisance du budget dégagé. D'après cet urbaniste, la présente loi qui est un patchwork de dispositions, cache mal l'objectif pour lequel elle fut promulguée : "Ce texte de loi ambitionne juste de dresser le cadastre de l'Algérie avec l'argent du peuple. Une consolation tout de même, cela nous permet de savoir à qui appartient l'Algérie", ironisera le conférencier.À signaler que l'ouverture des travaux du CLOA a été précédée par une cérémonie en hommage au premier architecte algérien Abderrahmane Bouchama, en présence des membres de sa famille qui ont décidé, à l'unanimité des présents, de baptiser la salle de conférence du siège du CLOA au nom d'Abderrahmane Bouchama.H. H.


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