Algérie

Cette déconcertante facilité



En général, quand une bombe explose, le ministre de l'Intérieur explique qu'il est très facile de poser une bombe. Pour les 7 ex-patriotes tombés dans une embuscade il y a quelques jours près de Sidi Aïch, Yazid Zerhouni, s'il n'a pas condamné ce énième attentat, n'a pas pour autant osé expliquer qu'il est très facile de tendre une embuscade à 7 patriotes aguerris par 10 ans d'embuscades. Parce que cela aurait ouvert la porte à toutes les fenêtres, du genre c'est très facile de décimer un village entier ou un jeu d'enfant que de jeter une bombe atomique sur Tizi Ouzou. Ce n'est pas pour autant cette embuscade meurtrière qui inquiète, puisque ce n'est hélas ni la première ni la dernière, mais plutôt ce retour remarqué de l'insécurité sur fond de silence coupable de l'Etat.Durant la même semaine et dans la même région, deux citoyens (des civils non avertis) mouraient dans l'explosion d'une bombe (oui, il est facile de sauter sur une bombe si on marche n'importe où), des casemates pleines de TNT étaient découvertes (par hasard et par des citoyens avertis) et un octogénaire était réclamé par les siens après qu'il eut été enlevé par le GSPC. L'absence de l'Etat dans ces trois cas aura été une absence de trop, surtout que dans la foulée, le GSPC communiquait officiellement, contrairement à l'Etat, en ordonnant à la population de ne pas aller dans la forêt de l'Akfadou.Ce retour aux années noires où les groupes terroristes étaient ceux qui donnaient les ordres, prenant l'initiative sur l'Etat, ce dernier en étant réduit à réagir plutôt qu'agir, a de quoi inquiéter. Bien sûr, il est très facile de kidnapper des vieux, de donner des ordres de loin et même de faire des communiqués à partir d'un cyber de campagne. Le GSPC, ce gang d'enfants pas faciles, aurait d'ailleurs tout à gagner à faire un communiqué final où il expliquerait qu'il est très facile d'être un ministre de l'Intérieur.


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