Algérie

"Cette chute était prévisible depuis une dizaine d'années"




Dans cet entretien, M.Chergui revient sur la brutale chute des prix du baril de pétrole. Une chute qu'il considère comme étant «prévisible». Il estime que l'Algérie doit s'emparer du marché maghrébin du gaz en mettant en place un «gazoduc» inter-maghrébin.L'Expression: Cette chute des prix était-elle prévisible'Chergui Djemoi: Cette chute n'est pas une baisse qui est venue du jour au lendemain, elle était prévisible depuis une dizaine d'années.Quelles sont les raisons de cette brutale chute des prix du pétrole'D'abord, il y a l'arrivée du gaz de schiste américain sur le marché mondial. L'arrivée aussi d'autres producteurs, il ne faut pas oublier que le Mozambique arrive comme un pays producteur, la Tanzanie également. Et ces pays mettent dans le panier international un surplus de production, qu'il va falloir juguler.L'Algérie a-t-elle anticipé cette chute'L'Algérie s'est bien préparée à cette crise. Il ne faut pas oublier que sur le marché du gaz l'Algérie est un acteur majeur, qui a une grande expérience, je ne pense pas que nos responsables en charge du secteur énergétique n'ont pas prévu tout ça.Nous avons des réserves que nous pouvons utiliser et puis, quelle que soit la chute, selon les experts, les prix ne descendront pas sous la barre des 70 dollars.Je ne pense pas qu'il y a lieu de s'alarmer, notre pays est souverain, nos experts et nos décideurs, savent très bien juguler cette «crise» qui nous est imposée.Que voulez-vous dire par «imposée»'Cette crise est imposée à tous les pays producteurs par le marché à l'international.Si vous prenez un nouveau producteur comme le Mozambique ou la Tanzanie, c'est normal qu'ils veulent prendre leur part du marché, quitte à baisser les prix et inonder le marché.Aujourd'hui il y a une très grande offre, la demande a été un peu freinée par la crise de l'Europe qui est un gros consommateur de gaz.Cette crise est-elle conjoncturelle'Absolument, comme toutes les autres crises. Certains experts indiquent que cela va durer de trois à six mois encore.C'est quoi la différence entre les crises passées et celle-là'Cette crise est particulière, car on ignore jusqu'où vont aller les Etats-Unis dans leur production de gaz de schiste. Certaines indiscrétions disent qu'ils le produisent à perte, tout simplement pour maintenir la pression sur le marché international.Il y a le marché maghrébin qui est un marché à prendre...Effectivement, il faut s'ouvrir vers l'export maghrébin. C'est un marché de 110 millions de personnes, dont à peine 30% sont raccordées au gaz naturel. L'Algérie en tant que leader doit s'emparer de ce marché.Comment serait-ce possible'Je propose de mettre en place un gazoduc inter-maghrébin. Ce gazoduc va de l'Algérie vers Tripoli, jusqu'à la Mauritanie.




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