Algérie

Cette Afrique qui se morcelle



Cette Afrique qui se morcelle
L'Afrique est en passe de devenir le seul continent où les frontières ne sont plus intangibles. La «révolution» libyenne avec son lot d'armes en circulation a permis de surarmer des tribus, des groupes terroristes et des mouvements indépendantistes. Depuis, les appels à une autonomie régionale ou à une indépendance territoriale se multiplient.Au sud de la Libye, le racisme et les luttes tribales inquiètent au plus haut point. La ville de Sebha n'en finit pas de compter ses morts. Selon des informations du centre médical de Sebha, les combats des quatre derniers jours ont entraîné la mort d'environ 50 personnes et fait 167 blessés. Selon la presse, les tribus Toubous et Ouled Slimane, longtemps favorables à l'ancien régime, s'affrontent depuis lundi à Sebha, la capitale du Fezzan, à environ 700 kilomètres au sud de Tripoli. Le vivre ensemble ne semble plus de mise dans un pays qui se «démocratise». Au nord Mali, la situation est critique. La ville stratégique de Kidal (nord-est) est tombée aux mains des rebelles et des islamistes, qui mènent une offensive dans le nord depuis la mi-janvier. Le putsch contre ATT ne permet pas aux Etats qui ne reconnaissent pas la junte au pouvoir d'envoyer aides et renforts.Au Soudan, des combats entre forces gouvernementales et rebelles ont lieu depuis jeudi dans l'Etat du Kordofan-Sud, limitrophe du Soudan du Sud. L'armée soudanaise a affirmé avoir repoussé une attaque sur le village de Talodi de la branche Nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (Splm-N) dans l'Etat du Kordofan-Sud. Le Splm-N a affirmé, lui, avoir tué plus de 20 soldats. Le gouvernement de Khartoum cherche à asseoir son autorité au Kordofan-Sud, dont une partie de la population a combattu au côté des rebelles sudistes du Splm aujourd'hui au pouvoir au Soudan du Sud.En Guinée-Bissau, l'élection présidentielle tourne à la crise post-électorale et l'ONU exhorte le pouvoir en place de prendre exemple sur le Sénégal. En République démocratique du Congo, et plus de 100 jours après l'élection présidentielle, le pays n'a pas encore convoqué son Assemblée nationale en violation de la Constitution. Cette absence de fonctionnement empêche la nomination d'un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire.De crise en crise, l'Afrique se morcelle et se désagrège. Il est loin le temps des résolutions et de la réduction du nombre de conflits. La crise économique et financière doit avoir sa part de responsabilité mais le vivre ensemble, l'intérêt de la Nation et l'apprentissage de la démocratie et du respect des droits des minorités n'est pas pour demain.
A. E.


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