Il paraît qu'il est malvenu, voire indécent pour un chroniqueur de parler du printemps parce qu'il y a des sujets autrement plus importants, plus stratégiques pour le présent et l'avenir du pays. Alors, je vous livre cette information, avec ce fait nouveau qu'elle est déclinée à la première personne du singulier : dans cet espace, il sera souvent question de printemps, d'été et de toutes les autres saisons, la cinquième comprise. Je parlerai du printemps pour plein de raisons. En voilà quelques-unes, pêle-mêle, sans hiérarchie, sans ordre de priorité, sans préférence : le printemps suggère le beau, évoque l'amour, introduit la folie dans le rêve, incarne la générosité dans la promesse et installe le bonheur dans la colère. Il y a une raison qui se détache, émerge du lot pour ainsi dire : la Liberté, sans laquelle le métier, comme toute autre entreprise humaine, ne serait que velléité, ne serait que vanité. Je suis donc un journaliste libre parce que je suis un homme libre. Je parlerai du printemps, comme l'autre fois, j'ai évoqué la mort d'une employée de la poste d'un hameau perdu de Aïn-Témouchent. Je parlerai du printemps comme j'ai consacré cet espace à Sabrina, une SDF de la côte-ouest. Je parlerai du printemps comme dans mes hommages à Sonia, à Djaâd, à Cherif Kheddam et à Idir. Libre, j'ai régulièrement commenté le soulèvement populaire avec mes mots propres, mon regard propre et mes angles d'attaque propres, parfois singuliers. J'en reparlerai encore mais seulement quand et comme je l'entends. Sans pression et surtout sans fil à la patte. Je parlerai des injustices, toutes les injustices que je ressens. Je parlerai de toutes les atteintes aux libertés. J'exercerai mon droit au doute, à la retenue, à la nuance sans jamais oublier mes obligations professionnelles. Personne, je dis bien personne ne m'imposera quoi que ce soit ; ceux qui en ont la tentation le sauront à leurs dépens. J'écrirai avec l'Algérie chevillée au corps et une certaine idée de son avenir : démocratie, modernité et justice sociale, voilà ce qui déterminera mes écrits. Tout le reste peut se discuter... ailleurs. Parce qu'ici, je ne cède rien. Je vais parler du printemps et de toutes les autres saisons, la cinquième comprise. De la pluie et du beau temps, aussi.S. L.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/05/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slimane Laouari
Source : www.lesoirdalgerie.com