Algérie

"Cet acte odieux donne une image exécrable du pays"



Le barreau de Béjaïa a tenu à dénoncer avec force l'agression dont ont été victimes les magistrats grévistes à la cour d'Oran, qualifiant la descente, la veille, des gendarmes antiémeutes d'"un précédent gravissime qui prélude au traitement des problèmes par la force et la brutalité comme alternative au blocage actuel, balisant la voie pour un système dictatorial".Dans un communiqué rendu public, hier après-midi, à l'issue de leur réunion extraordinaire, tenue au siège du bâtonnat, les membres de l'Organisation régionale des avocats de Béjaïa (Orab) condamnent ce qu'ils qualifient d'"atteinte à l'intégrité des tribunaux et des magistrats", estimant que "la violence utilisée contre les robes noires est un acte odieux qui donne une image exécrable du pays".
Pour le barreau de Béjaïa, "les masques sont tombés, et il n'y a plus de subterfuges pour dissimuler la mainmise du pouvoir exécutif sur toutes les institutions de l'Etat qui sont foulées aux pieds". Les responsables de l'Orab chargent le pouvoir en place en soutenant que "le fond est touché dans le reniement des valeurs, dans la négation du rôle et de la valeur des autres institutions qui aspirent à s'émanciper du pouvoir exécutif incarné par un seul homme".
Par ailleurs, l'organisation de la corporation des avocats de la wilaya de Béjaïa dénonce et condamne les arrestations de citoyens ayant participé à la marche du 1er novembre 2019, coïncidant avec la commémoration du déclenchement de la Révolution. À noter que toutes les juridictions relevant de la cour de Béjaïa demeurent toujours paralysées par la grève illimitée déclenchée depuis le 27 octobre dernier par le Syndicat national des magistrats (SNM).
Selon le bâtonnier de Béjaïa, Me Salem Khatri, hormis le service minimum, les activités judiciaires sont à l'arrêt, y compris les affaires inscrites au rôle du tribunal criminel au titre de la dernière session de l'année en cours. "Tous les procès programmés pour cette semaine sont reportés sine die", nous a-t-il affirmé.

KAMAL OUHNIA


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