Algérie

Cessez-le feu entre le Soudan du Sud et un groupe de rebelles



Khartoum accuse le Soudan du Sud d'avoir organisé ces attaques, menace Juba d'une riposte.Le Soudan du Sud a signé un accord de cessez-le feu avec le principal groupe rebelle du pays, a annoncé hier le ministre sud-soudanais de l'Information, Barnaba Marial Benjamin.«La République du Soudan du Sud a signé un accord avec les ex-rebelles de George Athor, aux termes duquel (ces derniers) acceptent l'amnistie proposée par le président Salva Kiir» a affirmé le ministre.
L'accord, qui intervient deux mois après la mort de George Athor, prévoit d'intégrer environ 1800 combattants rebelles à l'armée sud-soudanaise. L'annonce de cet accord est survenue peu après que l'armée soudanaise eut démenti, hier, un bilan des rebelles soudanais qui ont annoncé avoir tué 150 soldats de l'armée régulière lors de combats le long de la frontière disputée avec le Soudan du Sud dimanche. L'armée a, au contraire, affirmé avoir tué «un nombre très important» de rebelles lors de ces combats que Khartoum accuse le Soudan du Sud d'avoir organisés, menaçant Juba d'une riposte. Ces morts sont survenues dimanche, lors d'une «attaque surprise» contre la base militaire de Jau, a déclaré Arnu Ngutulu Lodi, porte-parole du Splm-N, la branche Nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (Splm), les ex-rebelles sudistes. Les rebelles ont recensé les cadavres au sol, a-t-il ajouté à l'issue de cette attaque au cours de laquelle ils ont pris trois chars et des centaines d'armes et de véhicules. Dimanche, le Splm-N avait affirmé avoir mené sa première attaque conjointe avec le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), groupe rebelle du Darfour, à Jau, dans une région riche en pétrole où la frontière n'a pas encore été clairement définie. Ils avaient alors annoncé avoir pris la zone de Taruje, à 20 km au nord de Jau, ouvrant la voie aux réfugiés sudistes bloqués au Soudan.
Hier, ils ont dit avoir repris l'avant-poste d'El-Ahmier, qu'ils avaient pris mi-janvier puis perdu au profit de l'armée, dans cette région où les autorités restreignent l'accès des humanitaires et des journalistes, empêchant de confirmer ces informations de source indépendante. Le porte-parole des forces armées soudanaises, Sawarmi Khaled Saad, a démenti ces avancées, affirmant que les combats s'étaient déroulés à Jau seulement, et non à Taruje ni à El-Ahmier, situé à 30 km au sud-est de Kadugli, la capitale de l'état soudanais du Kordofan-Sud. Selon lui, «les forces armées soudanaises nettoient en ce moment la zone».
Khartoum a affirmé que l'attaque à Jau avait été menée par des rebelles dirigés par des officiers sud-soudanais, à 6 km à l'intérieur des terres du Nord, en violation d'un traité de non-agression signé il y a deux semaines, se réservant le droit de répliquer. «Jau est sur le territoire du Soudan du Sud», a déclaré hier à la presse le ministre sud-soudanais de l'Information, Barnaba Marial Benjamin, ajoutant: «Nous n'avons pas franchi notre frontière». Si les liens politiques et militaires n'ont pas été totalement rompus entre les ex-rebelles désormais au pouvoir au Soudan du Sud et le Splm-N, il s'agit de «deux entités distinctes avec des directions séparées», a estimé dans un rapport le Small Arms Survey, un projet de recherche suisse indépendant. Depuis l'été 2011, de violents combats opposent l'armée soudanaise et le Splm-N au Kordofan-Sud et au Nil Bleu, deux Etats limitrophes du Soudan du Sud où Khartoum cherche à asseoir son autorité depuis la partition en juillet. Selon l'ONU, ces combats affectent directement 360.000 personnes et la famine menace.
Un élu du Congrès américain, le républicain Frank Wolf, a accusé lundi le Soudan de se livrer à un «nettoyage ethnique» au Soudan du Sud et a plaidé pour une action humanitaire renforcée dans ce pays.


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