Algérie - A la une

Cessez-le-feu dès aujourd'hui


Cessez-le-feu dès aujourd'hui
Machar et Kiir semblent avoir pris acte des menaces de la Cour pénale internationale de les juger comme des criminels de guerre. Pour ne pas connaître le sort du président ivoirien Laurent Gbagbo ou du Libérien Charles Taylor qui croupissent en prison, ils ont accepté de signer cet accord inédit. « Je veux vous assurer que moi et mon parti, le parti que je dirige, et l'armée que je dirige, nous allons appliquer cet accord, avec succès », promet le président sud-soudanais avant de rappeler qu'il a « accepté beaucoup de compromis » pour « faire la paix avec tout le monde ». « Je suis heureux que nous ayons signé cet accord », s'est contenté de dire Machar répétant qu'il n'y a pas eu de tentative de coup d'Etat. « L'histoire le dira », lui répond Kiir. Selon Seyoum Mesfin, de l'Autorité intergouvernementale pour le développement, l'organisation sous-régionale est-africaine qui a assuré la médiation, le président Kiir et Machar ont « convenu que toutes les activités hostiles cesseraient » et « qu'un gouvernement de transition offre les meilleures chances au peuple du Soudan du Sud » avant les prochaines élections. Selon des observateurs, cet accord, dont les principaux enjeux sont l'arrêt des massacres ethniques, l'ouverture de couloirs humanitaires et l'acheminement de l'aide humanitaire, pourrait ressembler au dernier cessez-le-feu. Conclu péniblement le 23 janvier dernier dans la capitale éthiopienne, il n'a tenu que quelques heures. « Même avec cette signature, vu la crise actuelle, le rétablissement de la paix au Soudan du Sud ne sera pas facile », reconnaît Smaïl Chergui, le Commissaire à la paix et la sécurité de l'Union africaine. Et pour causse ! A la rivalité politique entre les deux hommes qui ont convenu pour la seconde fois en moins de quatre mois « de prendre des mesures concrètes pour éteindre le feu qu'ils ont eux-mêmes allumé », se sont greffés, depuis, le réveil des vieilles rancunes entre peuples dinka et nuer, les deux principales communautés du pays dont sont issus les deux hommes, et l'entrée en dissidence d'une partie de l'armée. Surtout si Navi Pillay, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, réitère sa demande aux deux « frères-ennemis » « d'identifier et d'arrêter » dans leurs rangs les individus impliqués dans les violations des droits de l'homme, y compris des crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Les Etats Unis et l'ONU, qui ont mis en garde contre des risques de « génocide » et de « famine », saluent cet accord dont ils espèrent la mise en ?uvre complète et son respect par les groupes armés des deux camps. Il « pourrait constituer une avancée majeure pour l'avenir », déclare John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, promettant l'aide de son pays. Susan Rice, la conseillère à la sécurité nationale des Etats-Unis, demande à Kiir et Machar de « joindre le geste à la parole en négociant en toute sincérité afin de conclure un accord politique capable d'assurer la stabilité, la prospérité et la paix pour tous les Sud-Soudanais ». Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, demande aux deux belligérants de « traduire immédiatement en action leurs engagements, particulièrement la cessation de toute hostilité ». Au total, 923.000 Sud-Soudanais ont été forcés à se déplacer dans leur propre pays alors que plus de 293.000 personnes se sont réfugiées dans des pays voisins, tels que l'Ouganda, l'Ethiopie, le Kenya et le Soudan. 4,9 millions de personnes ont besoin d'assistance humanitaire.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)