Algérie

Ces voix tant courtisées...



A chaque rendez-vous électoral, les politiques prennent conscience de l'importance des femmes dans la société algérienne. Ces femmes, qui avaient pris une part active depuis l'indépendance de notre pays et même durant la guerre de Libération, sont invitées aujourd'hui à poursuivre le combat et à s'imposer non pas dans la sphère politique, mais en donnant leurs voix.Ces voix tant courtisées par les partis politiques en lice, bien que bon nombre d'entre eux se soient opposés à plus de représentativité de la femme.
Le vote constitue pour la plupart des femmes un droit auquel bon nombre d'entre elles ne sont pas prêtes à renoncer. «Donner ma voix est plus qu'un devoir pour moi. Je ne peux pas concevoir ne pas participer aux élections», témoigne Mme Leila Nabti, enseignante à l'université de Constantine, qui explique qu'«en dépit des mouvances et des partis politiques ou de qui va gagner, je suis apolitique mais je veux donner l'exemple à mes enfants et à mes étudiants car il s'agit d'un acte de citoyenneté».
Cet avis est bel est bien partagé par la majorité des étudiantes rencontrées sur l'esplanade de la Fac centrale. «Bien sûr que je vote», affirme Kahina, étudiante en 3e année de biologie. «Pour qui, ça je ne sais pas encore car les listes ne sont pas affichées, mais quitte à voter à blanc, ma voix je la donne», a-t-elle ajouté. Notre question sur la participation aux prochaines législatives du 10 mai a suscité un réel débat sur lequel les étudiants et étudiantes se sont exprimés librement.
Un débat qui a d'ailleurs porté sur d'autres volets comme la représentativité des femmes, qui avait des partisans et des réticents. Samia Boulacel, étudiante en mastère, donne son avis : «Il faut que la femme s'impose par le vote comme par d'autres moyens dans la société. Elle doit s'affirmer et donner sa voix à qui elle l'entend, sans complexe ni pression de son entourage».
Si la communauté féminine universitaire fait l'unanimité quant à sa participation au scrutin, les femmes travailleuses au niveau des différentes administrations ne semblent pas toutes emballées par l'idée d'aller voter le 10 mai prochain. Mme Hafida, employée à la direction des finances, témoigne. «J'ai toujours accompli mon devoir lors des précédents rendez-vous électoraux,
mais cela n'a pas changé grand-chose dans notre quotidien, surtout en ce qui concerne les choix des députés qu'on voit rarement une fois élus». Et d'ajouter : «C'est pour cela que je n'ai pas l'intention de voter ce 10 mai car j'estime que ce vote ne me concerne pas directement. Oui, je suis sélective. Quand il s'agira des locales, je participerai car on a un contact direct avec ces gens-là, mais pas les députés».
Une autre de ses collègues n'est pas du tout du même avis. «Je dois voter, et si personne ne me convient, je mettrais alors un bulletin vide, mais je dois accomplir mon devoir», dira Hayette B. Les avis sont partagés chez les jeunes et les moins jeunes, mais le fait marquant chez les vieilles dames, c'est qu'elles sont unanimes à dire que le fait de voter est plus qu'un devoir pour elles.
El Hadja Fatima, rencontrée devant la mairie où elle venait retirer sa carte de vote, se confie. «J'ai 81 ans et j'ai participé à tous les scrutins depuis l'indépendance ; le jour du vote doit être à chaque fois un jour de fête». Elle ajoute : «Les générations d'aujourd'hui n'ont pas la connu la misère qu'on a vécue durant le colonialisme. Elles ne se rendent pas compte de la chance qu'elles ont de vivre dans un pays libre. Nous, nous avons vécu dans notre propre pays privés de tous nos droits».
Au Khroub, elles montrent plus d'intérêt pour ce rendez-vous
La révision des listes a été entamée le 15 janvier dernier et vient d'être clôturée au niveau des 12 communes de la wilaya. Pour la daïra du Khroub, nous avons rencontré des agents qui étaient mobilisés au sein des neuf brigades mobiles chargées des inscriptions et réinscriptions des citoyens, et surtout ceux nouvellement relogés à Ali-Mendjeli.
«Nous étions 35 éléments pour visiter essentiellement les familles qui ont été transférées du chef-lieu de la wilaya Constantine à la nouvelle ville Ali- Mendjeli», explique Sihem. «Pour cette année, un bureau spécial d'état civil de la commune de Constantine a été installé au sein du groupement administratif de Ali-Mendjeli et ce, dans le but de faciliter l'opération d'inscription aux citoyens originaires du chef-lieu de wilaya».
Ces équipes ont été chargées également de sensibiliser à l'acte d'inscription sur la liste électorale et d'apporter l'aide nécessaire pour le faire. Le nombre des inscriptions s'élève à 2100 et celui des radiés des listes électorales a atteint les 176. Concernant l'opération touchant plus particulièrement la ville d'El-Khroub, à la même date, 10 300 cartes d'électeurs ont été confectionnées et déjà distribuées à leurs titulaires. Selon les agents, les femmes ont montré plus d'intérêt à ce rendez-vous électoral.
«Toutes les femmes que j'ai abordées ont confirmé leur participation au vote», affirme l'agent Sihem. Devant le siège de la mairie du Khroub, un groupe de femmes, en majorité des femmes au foyer, débattent de la représentativité féminine au Parlement. Un sujet qui a bien intéressé des hommes, également tous unanimes à dire que la femme doit jouer un rôle plus important dans la vie politique. Toutes ces femmes se sont donné rendez-vous le 10 mai prochain.


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