Algérie

Ces têtes de pont du 5 Juillet



L'Algérie célèbre, aujourd'hui, 5 Juillet, le soixantième anniversaire de son indépendance. Une date qui signe la fin d'une nuit coloniale qui aura duré plus de cent trente longues années. Une période qui a été jalonnée par des insurrections mémorables déclenchées par des hommes et des femmes (l'Emir Abdelkader, El Mokrani, Cheikh Ahaddadh, Lalla Fadhma N'soumer...) figures emblématiques de la résistance contre l'envahisseur français avant que naisse un Mouvement national qui accouchera du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) auquel adhéreront ceux qui feront parler les armes avant qu'ils ne s'en affranchissent, fonder leur propre parti, le Front de Libération national historique, pour se lancer dans une des aventures humaines les plus exaltantes: la libération de cette terre qui les a vus naître du joug du colonialisme. Ne pas se les remémorer, aujourd'hui, cela reviendrait à amputer cet objectif suprême de ces têtes de pont qui ont fait le 5 Juillet. La liste est longue très longue. Il y a eu les têtes pensantes et les baroudeurs qui ont fait parler la poudre, tenu les maquis. Ensemble, ils ont tracé les sillons d'une liberté retrouvée, il y a tout juste 60 ans. Abane, Ben M'hidi, Mostefa Ben Boulaïd commandant de la zone des Aurès, les colonels Lotfi, Amirouche, Si El Haouès, Krim Belkacem...Testament
Légende vivante des maquis, le colonel Amirouche surnommé «Le Loup de l'Akfadou» par l'armée coloniale française revient à nos mémoires, aujourd'hui. Un rendez-vous pour nous rappeler le prix payé par l'Algérie pour son indépendance. Le sacrifice de ce stratège militaire d'exception, bête noire de la quatrième puissance mondiale, reste à ce titre une référence, une boussole pour ne pas dévier du sillon tracé par ceux qui ont fait don de leur vie pour l'indépendance du pays et que soit édifiée l'Algérie de demain. Un legs, un testament que les générations futures doivent assumer pour que leur sacrifice suprême ne soit pas vain et mettre le cap sur les cibles fixées par ses frères d'armes. Il livrera sa dernière bataille avec son compagnon d'armes, le colonel Si El Haouès au djebel Thameur près de Aïn Farès au sud de Boussaâda à 241 km d'Alger. Une embuscade où ils succomberont non sans avoir livré un combat héroïque. Cela sera la dernière bataille du «Loup de l'Akfadou» dont le nom restera intimement lié au congrès de la Soummam dont il a assuré la sécurité. Un rendez-vous, et non des moindres, avec l'Histoire qui se tiendra le 20 août 1956 à Ifri Ouzellaguen (wilaya de Béjaïa). C'est là que seront dessinés les contours du futur Etat algérien. Deux hommes s'y attellent. Abane Ramdane en sera «l'architecte» alors que Larbi Ben M´hidi présidait la réunion en présence de hauts responsables militaires. Deux hommes, deux héros parmi les plus précieux de la révolution, parmi les plus attachants, qui connaîtront le même sort: ils seront tous les deux assassinés. Ben M´hidi torturé, martyrisé par l'ennemi, Abane par les siens. Deux hommes, une trajectoire: l'amour de l'Algérie jusqu'à en mourir. Mostefa Ben Boulaïd n'y assistera pas. Il tombera au champ d'honneur le 22 mars 1956. Moins de deux ans après le déclenchement de la révolution. Une cause à laquelle il s'est donné corps et âme. Il vient nous rappeler que ce sont des hommes d'exception, qui ont conduit l'Algérie à l'indépendance. Sa vie et ses biens ont été dédiés à l'Algérie, au point de reléguer sa famille, ses enfants au second plan.
Fabuleux
Une autre figure emblématique de la guerre de Libération nationale, le colonel Lotfi tombera les armes à la main dans les montagnes de Bechar pratiquement une année jour pour jour après la disparition des colonels Amirouche et Si El Haouès, à l'âge de 25 ans. La révolution l´a pris, l´a ravi aux siens, à ses enfants ainsi qu´à son épouse. Il s´est tellement épris de la révolution qu´il en a fait sa seconde compagne, mais surtout sa préférée. «Je t´ai ôté toute illusion d´être à tes côtés, tant que durera la révolution...», avait-il écrit dans une lettre adressée à son épouse. Sa disparition précédera de pratiquement deux années jour pour jour les accords d'Evian qui mettront fin à plus de 130 années de colonisation française. Un événement qui ouvrira inéluctablement la voie à l'indépendance du pays. Ils seront signés le 18 mars 1962 par l'inoubliable Krim Belkacem. Il aura incarné à lui seul toutes les fièvres et les soubresauts qui auront jalonné le Mouvement de Libération nationale. Héros de la guerre de Libération nationale. Krim Belkacem, symbolise à plus d'un titre, l´un des plus fabuleux combats menés par un révolutionnaire algérien contre le colonialisme français et l'impérialisme, pour la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Le souligner, ce n'est que lui rendre justice et, à travers lui, à tous ceux qui se sont sacrifiés pour l'Algérie qui fêtera le 60e anniversaire de son indépendance...


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