Algérie

Ces petits riens qui nous rendent heureux



Ces petits riens qui nous rendent heureux
23 heures, un jeudi soir, les Algériens sont heureux et font la fête. Peu importe le score, peu importe les soucis quotidiens, hommes, femmes et enfants sont dans la rue. Ils se réapproprient enfin l'espace public. Le mois sacré de Ramadhan arrive aussi. C'est également l'occasion pour les familles de sortir prendre l'air, manger des glaces et vivre dehors la nuit. Les villes reprennent vie. Elles sont enfin des lieux où les gens se rencontrent, discutent et échangent. Un réseau social, mais pour de vrai, comme diraient les jeunes. Il suffit de très peu, de petits riens, pour que la joie de vivre se lise sur les visages de nos concitoyens. Des petits riens qui font que le vivre ensemble soit une réalité pour tous.Ces moments de bonheur sont suffisamment rares pour être soulignés. Il est vrai que les Algériens sont réputés pour ne pas s'aimer. L'esprit de quartier l'emporte souvent sur les sacrifices pour la Nation ou les idées. Il est vrai aussi que rien n'est fait pour que les Algériens s'amusent. La vie nocturne se résume, pour ceux qui en ont les moyens, à aller au restaurant. Les soirées cinéma ou théâtre n'existent plus. Les quelques productions, distribuées en cachette ou réservées uniquement à la presse, sont programmées au mieux en fin d'après-midi. Les réminiscences des années «couvre-feu» marquent encore les esprits de ceux qui ont en charge de faire vivre les villes et villages de notre belle contrée. Alors, les Algériens sont contraints d'attendre un match pour pouvoir se défouler. Extérioriser le trop plein d'énergie d'une jeunesse en mal de vivre passe par un match ou, pendant le mois de Ramadhan, à aller danser sur des airs de musique enfin disponible en dehors des festivals officiels peu ragoutants.Pourtant, les infrastructures existent. Elles sont là pour les statistiques des différents secteurs en charge de la jeunesse, de la culture ou des collectivités locales. Elles génèrent des recettes, mais pas assez pour couvrir les charges salariales. Elles ne servent qu'une fois de temps en temps et encore. Il serait plus que temps que les responsables de ces structures budgétivores se mettent enfin au travail.Les Algériennes et les Algériens ont soif de vivre. Ils obtiennent des logements gratuitement. Ils ont un des meilleurs pouvoir d'achat de la région, mais ils s'ennuient à mourir. La vie n'est pas faite de matchs de football. Il y a autre chose à donner que des subventions et des aides pour que les Algériens soient enfin heureux. La joie de vivre et le vivre ensemble sont possibles après les années terrorisme. Il est grand temps qu'un plan quinquennal les prenne en charge. Il ne nécessitera pas des milliards de dollars. Il faudra juste de l'imagination et travailler parce que l'on est payé pour le faire. En plus, quelle gratification que de donner du bonheur et de la joie aux autres ! Pour cela, merci aux Fennecs qui ont su le faire, contrairement à tous les cadres de la culture, de la jeunesse et des collectivités locales.A. E.




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