En dépit d'un contexte peu particulier marqué par la désertion des plages et un ralentissement de l'activité estivale, les petits métiers de l'été ne meurent pas à Jijel. Ils sont une opportunité, sinon une aubaine, pour ces jeunes et ces adolescents pour s'occuper. C'est aussi pour subsister et gagner un peu d'argent, eu égard aux conditions d'une chaleur extrême dans lesquelles s'exposent ces adolescents pour s'adonner à ces activités. Tout au long de la RN43, plus exactement à Tassoust, sur le tronçon de la voie express traversant le campus universitaire, ces derniers s'exposent à des rayons de soleil à leur zénith pour vendre du maïs.D'autres des figues ou des figues de barbarie. Des commerçants informels des fruits et légumes se postent, eux aussi, aux abords de cette voie pour tenter d'écouler des produits souvent à des prix concurrentiels. Dans des camionnettes, on vend de la patate, de la tomate, de la pastèque et du melon. Les moins jeunes, des adolescents et des enfants surtout, s'adonnent à d'autres activités saisonnières. C'est surtout la vente du maïs grillé qui les attire. Brûlés par un soleil de plomb, ils s'installent dès la matinée en mettant en place leurs barbecues qu'ils allument avec des morceaux de bois ramassés çà et là. Ce n'est sûrement pas de gaité de c?ur qu'ils se crament pour vendre quelques maïs.
C'est le cas de cet enfant, 15 ans, qui dit être scolarisé au CEM, qui vient juste d'allumer son brasier pour entamer sa journée. Des clients s'arrêtent et lui demandent le prix. "C'est 50 DA la pièce", leur répond-il. "Oui, ça va, ça marche un peu", enchaîne-t-il à notre question sur son activité. En dépit de la fermeture des plages, des estivants, des femmes en robe de maison ou en burkini, traversent l'autoroute pour aller se rafraîchir au bord de la mer. Visiblement, ils louent des maisons à Tassoust pour un séjour près de la côte. "Les voitures n'accèdent pas à la plage, mais les gens passent", précise cet enfant.
Au-delà de ce contexte estival exceptionnel qui fait qu'en plein été les plages restent fermées en raison de cette vague ravageuse de Covid-19, ce sont ces petits métiers qui meublent l'activité tout au long de ce littoral. Si cette activité se concentre à Tassoust, c'est parce que la circulation automobile y est plus intense. Faute d'une passerelle, c'est par l'autoroute que passent les estivants pour atteindre la plage. Et c'est par cette même autoroute que transitent, dans un incessant va-et-vient, des véhicules empruntant la RN43 pour aller à leur destination.
De nombreux conducteurs ne s'empêchent pas de s'arrêter pour goûter au maïs au goût salé de ces adolescents qui les guettent. Après avoir été grillés, les maïs sont trompés dans de l'eau salée. C'est le secret de ce petit métier qui reste l'apanage de ces jeunes qui n'ont trouvé que cette activité pour faire de leurs vacances un moyen de gagner un peu d'argent.
Et quelle activité ! quand ils s'exposent à la chaleur et à la fumée de leur brasier qu'ils maintiennent allumé en pleine canicule d'un soleil plus brulant. La vie est ainsi faite pour ces enfants insouciants dans leurs réflexes anodins pour griller leur maïs. Les coups de soleil et les insolations sont le risque qu'ils prennent même s'ils se mettent à l'ombre dès qu'ils s'aperçoivent qu'il n'y a pas de clients qui s'arrêtent. D'autres adolescents préfèrent vendre des figues de barbarie. Non loin de ces vendeurs de maïs, ils s'installent face à l'autoroute pour proposer ce fruit très prisé de l'été.
L'enlever de son arbre et éliminer ses épines sont déjà une corvée pour ces jeunes qui ne cèdent pas sur son prix. "300 DA, c'est 300 DA", clament-ils sans concession pour signifier que le prix du bidon dans lequel sont contenues les pièces de ce fruit est non négociable. C'est dire que c'est le juste prix que prennent ces jeunes, dont certains sortent à peine de leur enfance, eu égard aux difficultés auxquelles ils s'exposent pour ramasser ce fruit.
Compréhensifs, beaucoup parmi les conducteurs qui s'arrêtent pour se l'offrir paient le prix demandé et s'en vont, tout contents de goûter à un fruit qui a une saveur particulière. Plus contents, les jeunes enfants empochent l'argent et attendent qu'un autre client se manifeste en prenant le soin de se cacher sous l'ombre d'un arbre.
Amor Z.
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Posté Le : 11/08/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amor ZOUIKRI
Source : www.liberte-algerie.com