Algérie

Ces pannes qui perdurent



Peut-on raisonnablement confier à une équipe, qui gérait jusque-là une centaine de logements, la gestion de milliers d'autres unités nouvellement livrées sur un nouveau site avec le même effectif. C'est la dramatique histoire de la gestion de l'Aadl de Béjaïa qui ne cesse de se répercuter négativement sur le cadre de vie des souscripteurs locataires. Jamais de l'histoire, un ascenseur n' est resté autant de temps en panne. Une panne qui a révélé au demeurant la qualité des marches d'escaliers depuis qu'elles sont régulièrement empruntées. Malgré les écrits adressés à la direction générale, les interpellations du responsable local, le problème perdure. À qui la faute' Censée être un exemple en matière de gestion des immeubles collectifs, la formule dite Agence nationale de l´amélioration et du développement du logement (Aadl) montre quotidiennement ses limites. Même si l'incivisme et le «je - m'en- foutisme» de certains y est en partie, il reste que la gestion laisse à désirer au point de s´interroger où va l´argent des bénéficiaires. Que l´on en juge! Des ascenseurs en panne depuis des mois, des femmes de ménage qui ne pointent dans les blocs qu'une fois par semaine et encore, des fuites d´eau qui s´éternisent, le gardien du site presque invisible, autant d´insuffisances qui ne semblent pas émouvoir les responsables, mais qui inquiètent les acquéreurs. L´exemple du bloc B2 de la cité Pépinière (82 logements) à Béjaïa est, à ce titre, assez illustratif en matière d´abandon. Il n'est pas le seul. Le mot n´est pas assez fort. L´appareil du bloc B2 a été déjà immobilisé à plusieurs reprises et durant de longs mois. Sa réparation n´est intervenue qu´après une démarche auprès de la direction générale de l´Aadl à Alger. Ceux des autres blocs ne sont pas en reste. Tous les ascenseurs ont été affectés par des pannes. Le drame est que leur prise en charge ne se fait qu´après moult «pilonnages». Le gérant des sites n'est pas le seul responsable. Lui aussi saisit sa direction et signale les anomalies allant parfois jusqu'à s'offrir les services d'un huissier de justice devant l'absence d'intervention des entreprises d'entretien conventionnées. Si prompt à réagir jusque là, il est visiblement dépassé depuis quelques mois au vu de l'ampleur de la charge qui lui a été confiée. Les ascenseurs ne sont qu´un exemple illustrant tous les désagréments que subissent de plein fouet les résidents. Et les bénéficiaires des appartements ne savent plus à quel saint de vouer. Eux, qui honorent leurs engagements chaque mois, ne voient rien venir en face. Aujourd´hui, ils s´estiment en droit de crier haut et fort leur désarroi. «Chaque mois, nous versons, outre le remboursement des crédits, une somme de plus de 2 200 dinars par résident, représentant les frais des charges comme stipulé dans le contrat de location-vente. Après quelques années d´occupation, nous nous sommes rendu compte que seuls les résidents acquéreurs respectent les termes du contrat» se plaint un résident. «L´Aadl en fait fi», expliquait hier un locataire désabusé ajoutant que «si nous avons accepté nos logements sans espaces verts et sans parking, il reste que les manquements liés à l´entretien, le nettoiement et le gardiennage prévus dans le cahier des charges sont intolérables». Individuellement, les acquéreurs tentent de sauver «l´immeuble». «Tout ce que vous voyez de bien ici est l´oeuvre des locataires. L´organisme gestionnaire interpellé à plusieurs reprises parait lourdement dépassé, depuis, notamment l'attribution de nouveau site d'Ighzer Ouzzarif, qui, faut-il le souligner, est à problème», rapporte un adhérent.


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