Ces Mostaganémois qui quittent leur ville

Il ne se passe pas un jour sans que l'on entende ici et là que telle ou telle famille de souche a quitté Mostaganem pour aller s'installer dans d'autres villes du pays, plus clémentes, des familles qui partent, oh amère réalité leur fuite est-elle préméditée '
Il faut vraiment dire que ces familles aient l'esprit perturbé pour aller chercher remède à leurs maux ailleurs, « c'est pour l'avenir de nos enfants que nous avons décidé de partir de cette ville qui ne cesse de s'enfoncer dans le chaos et la folie généralisée » nous ont répondu quelques Mostaganémois qui sont installés ailleurs. Pourquoi sont-ils partis et pourquoi sommes-nous restés ' Toujours est-il que la ville des mots et maux devenue par la force des choses une plaque tournante de l'opportunisme autour de laquelle rode une faune d'affairistes qui se sont sucrés, se sucrent et continueront certainement à le faire tant le capharnaüm mis en place depuis au moins une décennie par quelques gestionnaires à l'appétit insatiable certes, ce syndrome de l'exil existe à travers plusieurs villes du pays mais à des degrés divers. Mais aucune ville du pays n'a connu autant de départs forcés. Demandons à nos jeunes de nous citer cinq ou six noms de Mostaganem dont la notoriété n'est plus à faire. Les noms de walis, chef de daïra, des avocats, des cadres au niveau des différents ministères, des chanteurs et des cinéastes sont à chaque fois évoqués. Mostaganem pour ceux qui ne la connaissent pas a donné naissance à des hommes politiques, des juristes, des économistes, des chercheurs, des écrivains, des enseignants universitaires, des professeurs de médecine. Certains Mostaganémois peuvent-ils avoir conscience que par delà les murs de notre ville, nombreux sont nos concitoyens qui par leur savoir et leurs mérites ont su s'imposer et honorer le nom de leur ville.