Les acquis du fabuleux soulèvement populaire et l'inébranlable dynamique qui s'en est suivie depuis le 22 février 2019 ont été arrachés au prix de gigantesques sacrifices. Quatre manifestants ont malheureusement trouvé la mort lors de cette révolte du peuple algérien. La première victime est tombée sur les lieux de la sédition pacifique le 1er mars, deuxième "vendredi de la colère". La tragédie a choisi Hassan Benkhedda, fils de Benyoucef Benkhedda, le deuxième président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).Coïncidence de l'histoire ou signe d'un fatidique destin, le fils, âgé de 60 ans, a voulu poursuivre le combat de son père qui a toujours rêvé d'une tout autre République, pas celle instaurée à travers un putsch par ce qui est appelé communément le groupe d'Oujda ou l'armée des frontières. C'est ce coup de force qui avait donné naissance d'ailleurs à ce système dont le peuple revendique aujourd'hui le départ. Le défunt a certainement hérité de son père cette fibre nationaliste et patriotique souhaitant un avenir radieux pour l'Algérie. À l'instar des milliers de ses compatriotes, Hassan est
sorti dans la rue exprimer son ras-le bol des vingt années de règne de Bouteflika et lutter pour la démocratie dans notre pays. Il a été terrassé par une crise cardiaque dans une bousculade lors d'une intervention policière musclée contre des "baltaguia", qui ont fait leur apparition à la fin de la marche vers 18h au niveau de la place Addis-Abeba à Alger. Le second martyr a été Ramzi Yettou, victime de la répression, il a succombé à l'âge de 23 ans, vendredi 19 avril 2019, des suites d'une hémorragie interne et de blessures à la tête après avoir reçu des coups de la part de policiers lors de la grande marche du vendredi 12 avril, 8e vendredi du Hirak.
Il a été battu par des agents de police, selon le témoignage d'un secouriste bénévole qui a recueilli ses derniers mots avant qu'il ne perde complètement connaissance. Sa famille rejette catégoriquement la thèse avancée par la DGSN indiquant que l'origine de la blessure de Ramzi serait due à une chute d'un camion. Nabil Asfirane, un manifestant âgé de 48 ans, père de 3 enfants, originaire de Guenzet (Sétif), a été lui aussi victime d'un malaise cardiaque en pleine marche du 24 mai 2019.
Nabil disait souvent : "Je n'ai raté aucune marche, je continuerai jusqu'à mon dernier souffle." Le destin a voulu que cela arrive le 14e vendredi. Il aura été fidèle à son combat jusqu'au bout. Le Hirak a encore une fois été endeuillé à l'occasion du 20e vendredi par un quatrième martyr. Il s'agit de Mustapha Guenatri, âgé de 68 ans, père de 6 enfants, qui a été victime d'un malaise avant de succomber à une crise cardiaque, lors de la manifestation qui a coïncidé avec la célébration de la date historique du 5 Juillet, fête de l'indépendance.
Le défunt a été victime d'un malaise au moment où il s'apprêtait à rejoindre la foule du côté de la rue Didouche-Mourad. Il n'a pas voulu écouter ses amis qui ont tenté de le dissuader de prendre part à la marche à cause de son diabète. "Celui qui ne sort pas aujourd'hui (vendredi), le jour de la commémoration de l'indépendance de l'Algérie, est un traître", commentera feu Guenatri. Ces quatre martyrs devront désormais entrer au panthéon des hommes qui auront bâti la nouvelle République tant souhaitée par les Algériens.
Badreddine KHRIS
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Posté Le : 20/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Badreddine KHRIS
Source : www.liberte-algerie.com