Algérie

Ces maîtres de la rue



On pensait que la fin des «parkingeurs» avait sonné avec l'instruction du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire portant interdiction de cette pratique de «racket». Une activité interdite qui expose les exploitants à des peines d'emprisonnement.En dépit de cette mesure, les jeunes, qui ont accaparé depuis des années les rues et les avenues, notamment dans le centre-ville d'Annaba, continuent d'imposer leur diktat aux automobilistes au vu et au su de toutes les autorités locales. Gare à quiconque refuse de se soumettre à cette pratique illégale. Humiliations et agressions, parfois physiques, parfois le lot des «récalcitrants» de la part de ces jeunes qui se présentent comme les «gardiens de voitures».
Autoproclamés maîtres des lieux, ces jeunes, partisans du moindre effort, se disputent à coups d'armes blanches les rues de la ville pour être parkingueurs. Un métier rentable et net d'impôts. Ces pseudos gardiens de voitures, vêtus d'un gilet et, surtout, munis d'un bâton, imposent aux automobilistes de payer 100 DA l'heure de stationnement!' C'est le prix à payer au risque de voir son véhicule saccagé.
Le fait est là. Il suffit de faire un tour au centre-ville d'Annaba pour constater l'aisance qu'éprouvent ces parkingueurs à exercer cette activité interdite.
Outre la mainmise sur les espaces et voies publics, ces parkingueurs défient même les lois de la République puisqu'au moment où l'on pensait que la fin du diktat imposé par ces parkingueurs avait sonné avec la nouvelle loi interdisant cette arnaque des automobilistes, ces jeunes, pour la majorité des repris de justice, sont toujours présents à travers les rues et ruelles et génèrent un sérieux problème d'insécurité pour Annaba.
Une activité interdite due, d'une part, à l'aspect financier que procure cette activité informelle juteuse, au chômage galopant,,mais surtout à la complicité de certains commis de l'Etat. On rappelle dans ce sens,que l'article trois de la nouvelle loi n°21-14 modifiant et complétant l'ordonnance n°66-156 du 8 juin 1966 portant Code pénal a introduit une nouvelle disposition qui prévoit des peines pouvant aller de six mois à deux ans d'emprisonnement assorties d' amendes pour toute personne qui s'aventurerait à exploiter un espace public à titre onéreux pour en faire un parking pour véhicules...
Le même article prévoit également la confiscation par la juridiction concernée des sommes résultant de ce délit. Or, censée apporter un soulagement aux dizaines d'automobilistes, cette loi ne semble pas trouver son application effective sur le terrain, puisque les automobilistes à Annaba sont encore et toujours victimes de racket systématique partout et à toute heure de la journée.
En attendant que les pouvoirs locaux parviennent à imposer le respect des lois de la République, les espaces et voies publics à Annaba demeurent un vaste parking sauvage entre les mains de pseudos parkingueurs.


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