Algérie

Ces laboratoires qui repensent le monde LE THINK TANK À TRAVERS LE MONDE ET LE CRSS EN ALGERIE



Ces laboratoires qui repensent le monde                                    LE THINK TANK À TRAVERS LE MONDE ET LE CRSS EN ALGERIE
Le Pr M'hend Berkouk, directeur du Crss
Il existe 1 777 think thanks aux USA, 283 au Royaume-Uni, 186 en Allemagne, 165 en France et l'Algérie n'en compte qu'un seul.
Créé le 14 décembre 2010 par le professeur M´hend Berkouk, le Centre de recherche stratégique et sécuritaire (Crss), a déjà organisé 48 conférences-débats à son siège à Alger, et 4 à l'étranger. L'actualité nationale, régionale et internationale a réuni les thèmes qui ont été débattus par ses experts et chercheurs. D'où le «Printemps arabe», «la lutte contre le terrorisme au Sahel», «l'Occident et le Printemps arabe», mais aussi le processus des réformes engagées en Algérie, qui occupaient une marge importante dans les activités du Centre. Le Crss, premier centre du genre «think tank» dans le pays, représente un cercle de débat et de réflexion traitant des questions internationales et de politiques publiques. Le Crss constituera une valeur ajoutée pour la recherche stratégique et sécuritaire, capable d'émettre des propositions aux centres de décision. En fait, le Crss est né à la suite d´une visite des professeurs-chercheurs, effectuée en Russie. Et puis, il y a également ce manque flagrant de centres de recherche en Algérie, regroupant les compétences nationales de différents domaines, en Algérie ou parmi la diaspora. Pour preuve, le directeur du Crss a souligné qu´un rapport mondial daté de l´année 2010, relatif aux centres stratégiques, avait placé l´Algérie au bas de l´échelle. Le rapport recense 6305 think tanks à travers le monde. Les trois pays qui en abritent le plus sont les Etats-Unis (1777), le Royaume-Uni (283) et l'Allemagne (186), alors que la France se place en 4e position avec 165 think tanks. A l'échelle mondiale, l'Amérique du Nord rassemble 30% des think tanks, l'Europe occidentale 28%, et l'Asie 19%. Viennent ensuite l'Amérique latine (10%), l'Europe de l'Est (9%), l'Afrique (8%), le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (4%), puis l'Océanie (1%). Les types de think tanks sont multiples: certains ont une spécialité internationale, certains s'attachent à produire des analyses sur les problématiques environnementales, d'autres étudient l'économie ou la société, souligne le rapport, précisant que l'auteur a cherché à corriger ce défaut en ajoutant un classement supplémentaire, ordonné par thèmes de recherche, au niveau mondial. Aux Etats-Unis, les think tanks fournissent un réservoir d'experts prêts à l'emploi par le gouvernement. D'où l'on trouve que 60% des adjoints ayant exercé dans l'Administration américaine sont issus de ces centres de réflexion.
Il faut enraciner une culture d´expertise
Ainsi, les think tanks contribuent à la circulation des élites, par exemple en servant de réservoir de talents ou en permettant aux membres d'une administration d'intégrer une structure et de préparer leur retour lorsque leur parti n'est plus au pouvoir. Voire, ils constituent un lieu où les décideurs peuvent débattre d'idées et tester de nouvelles approches. Les centres de recherche permettront, à coup sûr, de l´avis du professeur M'hend Berkouk, l'enracinement d'une culture d´expertise, mais aussi de réflexion scientifique indépendante, tout en restant attachée aux valeurs nationales et en oeuvrant pour l´intérêt suprême de l´Etat algérien. Au Moyen-Orient et en Afrique, le dernier rapport Global Go-To Think Tanks a indiqué que le Maroc, comme la Tunisie, compte 9 think tanks, alors que l'Egypte en compte 29, la Palestine 19 et le Liban 11, précise le rapport élaboré par pas moins de 1200 experts, universitaires, décideurs politiques et représentants d'ONG. Ce document constitue le répertoire le plus complet sur les think tanks dans le monde. S'agissant des think tanks les plus influents, le rapport retient le libanais «Carnegie Middle East Center», suivi de l'égyptien «El Ahram Center for Strategic and Political studies». Au niveau de l'Afrique, le premier think tank est le sud-africain «South African Institute of International Affairs», suivi du sénégalais «Codesri». Parmi les critères de notation retenus et la méthodologie suivie, sont prises en compte notamment la capacité à attirer les meilleurs chercheurs et experts, la réputation académique et l'aptitude à devenir un lieu ou un acteur central du débat public. Selon son directeur, le Crss se veut à la fois «indépendant» et «responsable», oeuvrant à développer des recherches pluridisciplinaires sur le plan scientifique. Le centre s´articule sur trois jalons capitaux: la recherche scientifique, la promotion du développement et le respect des valeurs nationales.
Le poids des think thanks
Sur le volet organique, le centre est couronné par un conseil d´administration et réparti en quatre unités essentielles, à savoir les unités politique, économique, sociale et prospective. Les programmes du Crss sont ambitieux et s´inscrivent à court et moyen terme. Ainsi, quatre conférences- débats sont organisées par mois, et ce, en plus d´une grande conférence-débat chaque deux mois. A cela s´ajoute, selon M.Berkouk, un cycle de séminaires et autres colloques qui seront organisés. Par ailleurs, le centre prévoit également des sessions de formation au profit des universitaires, ainsi que le lancement d´une production intellectuelle, composée de publication de livres et revues spécialisées et la mise en place d´une cellule de consulting. La direction du Crss constituera également une valeur ajoutée pour la recherche stratégique et sécuritaire, capable d´émettre des propositions aux centres de décision, mais aussi constituer une banque de données concernant les compétences algériennes exerçant, notamment dans le domaine des sciences humaines. Ainsi, des groupes de chercheurs et d´enquêteurs sont constitués pour entamer des recherches et établir des études. En matière de relations dans le cadre de ses activités, le Centre de recherche stratégique sécuritaire compte, dans sa première année, essentiellement développer un réseau de coopération avec des chercheurs algériens établis en Algérie et à l´étranger pour pouvoir travailler sur des dossiers scientifiques tels que le développement, la formation, mais aussi d´autres thèmes d´actualité et d´intérêt national. Les universités algériennes peuvent aussi, selon le professeur M´hend Berkouk, constituer un partenaire du Crss, en organisant, bien sûr, des séminaires, des colloques scientifiques d´intérêt national. En Amérique, en Europe et en Asie, le professeur a occupé des postes de responsabilité et enseigné dans les plus prestigieuses universités. Outre le domaine universitaire, le professeur de sciences politiques et relations internationales est connu pour avoir été l´auteur d´une centaine de communications sur la sécurité internationale auprès de plusieurs organismes. En matière de recherche, d´expertise et d´analyse, il traite, entre autres, les domaines de la sécurité internationale, des études stratégiques, diplomatiques, études de l´International Coopération et géopolitique de l´Afrique du Nord et du Sahel.
Aujourd'hui, le Pr M´hend Berkouk a été réélu, fin mars dernier, pour la 6e fois consécutive, en tant que membre permanent du Conseil international du Congrès mondial des études sur le Moyen-Orient. Egalement nommé aux Etats-Unis comme expert consultant au Global Center Terrorism Coopération, M´hend Berkouk est aussi membre du Conseil d´enseignement international sur l´énergie et la sécurité (Ceri-Iep) de Paris.


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