Ces investisseurs qui tardent à venir... Les besoins s'expriment dans plusieurs secteurs à Oran

Photo : M. Hacène
De notre correspondant à Oran
Samir Ould Ali

Les besoins en investissement dans la wilaya d'Oran se font sentir dans tous les segments économiques et il n'est pas de secteur d'activité qui n'enregistrerait pas avec bonheur l'arrivée de nouveaux projets : industrie, tourisme, agriculture, BTPH, textile, confection, commerce, grande distribution etc. Tous les secteurs économiques ont besoin d'investissement, un gros investissement, afin de leur permettre de renaître après des décennies d'abandon. Cela, tous les responsables locaux le soulignent à chaque occasion, en appelant les investisseurs à venir participer à l'effort de développement dans une région à très fortes potentialités économiques. Mais ces appels sont (presque) toujours restés sans grand écho, en raison de barrières qui se dressent devant toute velléité d'investissement
national ou étranger : lenteurs administratives, problèmes de foncier, relations difficiles avec les systèmes bancaire et fiscal etc. Bref, un environnement encore trop peu favorable pour espérer convaincre les opérateurs économiques. Pour autant, des investisseurs continuent d'exprimer leur intérêt pour la région, d'explorer les possibilités d'investissement qui s'offrent, et ces derniers mois (comme les années passées) ont vu l'arrivée de délégations économiques de Grande-Bretagne, d'Espagne et de France pour examiner et discuter des possibilités d'investissements dans l'Oranie. Et les discussions qui semblent les mieux avancées sont probablement celles qui concernent l'implantation d'une usine de production de voitures Renault dans la zone industrielle de Oued Tlélat. Un projet
d'investissement en joint-venture (avec la Société nationale des véhicules industriels et le Fonds national d'investissement) dont il est attendu qu'il permette la création de 3 000 emplois directs et autant d'emplois indirects, ce qui n'est pas rien pour une région dont la population souffre d'un important taux de chômage. Prévue sur une assiette de 150 hectares, dans la région même où les pouvoirs publics ambitionnent de construire une nouvelle ville, la future usine devrait produire, dans un premier temps, 75 000 voitures par an avant d'atteindre 150 000 unités. Le secteur du tourisme a également besoin que de sérieux projets d'investissement viennent secouer sa léthargie et mettre en valeur ses importantes mais inexploitées potentialités. Depuis un certain temps déjà, les pouvoirs publics évoquent la création d'une trentaine de zones d'expansion touristique et, à court ou moyen terme, la réalisation d'un village touristique sur une superficie de 500 hectares, à Madagh, région située à la frontière entre Oran et Aïn Témouchent. Mais, manifestement, aucun investisseur sérieux n'est venu se proposer pour la réalisation de ce village et même si les noms de Djillali Mehri et d'autres investisseurs étrangers (espagnols, français et arabes) ont été, un temps, évoqués, aucun n'a, à l'évidence, été retenu et aucune piste ne semble se dessiner pour prendre en charge ce méga projet. Pour assainir un climat d'affaires délétère, les pouvoirs publics ont pris des mesures incitatives en vue d'attirer les investisseurs : facilités accordées par la réglementation en vigueur, récupération dans les zones industrielles de Sénia et Hassi Ameur d'assiettes de terrains d'une superficie globale de 122 hectares, création annoncée de 36 zones d'activités sur une superficie de 8 000 hectares, financement des PME/PMI (plus de 5 400 PME sont aujourd'hui en exploitation), mise en place d'une institution de sous-financement (à hauteur de 49%), création d'une pépinière des entreprises etc. Les potentiels investisseurs y trouveront-ils des garanties suffisantes ' C'est toute la question qui se pose '