Talon d'Achille du gouvernement Djerad, la communication publique et institutionnelle demeure le parent pauvre de la politique gouvernementale en Algérie. A l'ère du numérique, des guerres virtuelles par procuration et des influences mondiales par réseaux sociaux interposés, l'Algérie ne peut se permettre le luxe de rester en marge. Et pourtant, au lendemain de son investiture, Tebboune avait clairement souligné l'importance de maintenir les ponts de la communication avec la société et les citoyens, seul gage d'apaisement, de stabilité et de paix sociale. En matière de communication institutionnelle, le reste à faire est immense. L'une des grandes priorités du nouveau gouvernement, afin de restituer la confiance des citoyens sera, sans nul doute, de relancer les chantiers de la communication dans tous ses volets d'application. En effet, il existe plusieurs axes de travail où les différents gouvernements de l'Etat algérien, ont failli. Il y a quelques années, mû par une volonté de contrecarrer des attaques groupées et de combler des failles dans le système de communication officielle, le gouvernement algérien avait lancé les premières Assises nationales sur la communication institutionnelle. Des recommandations ont bien sanctionné ces Assises nationales, mais sont restées lettre morte, fort malheureusement. En tant que professionnels de la presse, nous constatons, quotidiennement, et parfois, à nos dépens, comment les départements ou services de communication officiels sont-ils gérés et les missions à la limite du ridicule, qui leur sont dévolues. La plupart des services de Com des différentes institutions du pays, notamment les ministères et les agences qui y sont rattachés, ne sont autres que de simples appareils de propagande au profit du ministre. Des appendices institutionnels louant chaque geste et fait du ministre ou du directeur général, auquel il est affilié. L'intérêt d'une telle démarche et ses retombées sur la vie sociétale et ses objets cibles, restent à démontrer et à vérifier. Car au lieu de passer à de nouvelles formes de communication plus adaptées et plus attractives, on continue de s'aggriper à ces vieux réflexes inutiles et inefficaces. Il y a urgence à assimiler que le segment de la communication est «le catalyseur de l'image du pays en interne et en dehors de nos frontières».Aujourd'hui, à l'ère des réseaux sociaux et des espaces virtuels dédiés à la Com, beaucoup de citoyens affirment avoir énormément de difficultés à pouvoir trouver des interlocuteurs aux ministères, aux agences nationales, dans les administrations publiques, etc... Pis encore, bien que disposant de services courriers «BOG», d'attachés de presse et de cellules de communication, les ministères ne répondent pas aux courriers, lettres et correspondances des Algériens. «Moi, j'ai écrit à des présidents africains, qui m'ont répondu dans les heures qui ont suivi mon message», note un confrère. Lors d'un débat télévisé, il y a à peine quatre jours, le patron des patrons, Agli a révélé dans ce même ordre d'idées et contre toute attente, que «des correspondances sont adressées à différentes administrations locales et ministères, mais ces derniers n'ont jamais répondu à ces correspondances...Nous arrivons à correspondre et à avoir des feedbacks avec des présidents et ministres étrangers, mais pas avec nos propres ministres», déplore-t-il. Il s'agit d'un constat bien réel autour de l'un des chapitres les plus primordiaux dans la dimension de la communication, c'est cette tendance générale «silence radio» des administrations publiques, et surtout des ministres et de leurs administrations respectives. Un silence qui frise l'indifférence, une attitude qui révolte le citoyen et le pousse à l'indignation. Les enjeux de la communication sont tels, aujourd'hui, qu'il y a urgence en la demeure. La communication sous toutes ses formes, institutionnelle ou corporative, commerciale, sociale ou politique, est au coeur de toutes les nouvelles batailles du marketing politique.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 14/07/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed OUANEZAR
Source : www.lexpressiondz.com