Il est un lieu commun de dire que l'explosion urbaine dans les grandes mégalopoles n'a pas engendré seulement une extension périphérique. L'insuffisance des programmes publics (grands ensembles, lotissements, etc.) a donné naissance à une extension verticale qui intègre l'aspect de la précarité qu'offrent les vieux centres urbains aussi surdensifiés que «taudifiés», comme à Alger où le problème de la prolifération des constructions illicites, sur les terrasses d'immeubles par des particuliers, a été maintes fois soulevé. L'adjonction illégale d'étages aux immeubles est un secret de Polichinelle.
L'allure générale du cadre bâti dans nos villes nous édifie sur l'indigente gestion de l'espace urbain. L'image que nous renvoient les immeubles est hideuse, surtout avec ces paraboles qui hérissent nos balcons et terrasses et qu'on n'arrive pas à leur substituer la TNT ou le triplay, dont l'opération pilote fait, depuis plus d'une année, du surplace sur trois sites choisis. Devant la pression foncière, l'étalement des toits de tôle sur les terrasses continue à nous livrer un «beau paysage». Sans compter l'exploitation illégale des parties communes. Une situation qui échappe, au même titre que le négoce informel, aux autorités dont le laisser-faire est parfois criant.
«Doit-on attendre que le drame se produise pour libérer les terrasses d'immeubles de la surcharge des chaumières envahissantes» ' révèle, à juste titre, un des élus de la commune de Oued Korich. Une commune où la cité Chevalier (et non Chevalley !) a connu, il y a moins d'une année, un épisode tragique qui avait causé la mort de quatre personnes. On a beau dire et ressasser à l'envi le danger que courent les squatters des terrasses d'immeubles qui bravent le danger.
Des indus occupants qui accaparent inconsciemment des espaces à hauts risques. Mais que faire lorsque l'inertie des services de l'urbanisme ou ceux habilités à agir est manifeste. Le comble est que ces taudis édifiés en tôle ou en dur voient le jour avec l'accord des locataires. Solidarité oblige ! Les exemples de ces excroissances parasites sont légion aussi bien à l'intérieur de la ville qu'en extra muros. Sur le versant du cimetière El Kettar, le panorama renvoyé par les cimes des pâtés d'immeubles est choquant. En attendant les mesures répressives à même d'éradiquer ces «terrasses taudis» et voir la réhabilitation du vieux bâti, conjurons le mauvais sort. Sans verser dans l'alarmisme, croisons les doigts pour qu'il n'y ait pas péril en la demeure.
Â
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 20/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. Tchoubane
Source : www.elwatan.com