Pour faire pression sur le gouvernement, les syndicats misent sur les secteurs névralgiques qui touchent directement le citoyen.
La grève est devenue le seul mode d'expression chez les Algériens. Devant le mutisme des pouvoirs publics, les syndicats poussent le bouchon plus loin. Pour faire pression sur le gouvernement, les syndicats misent sur les secteurs névralgiques qui touchent directement le citoyen.
Baguette de pain, soins, transports, services, enseignement, sont autant de questions qui empoisonnent le quotidien des citoyens ces jours- ci. Ces derniers se retrouvent sérieusement pris en otages dans le conflit opposant les syndicats au gouvernement. Avec la succession des mouvements de grève, les citoyens n'arrivent plus à régler leurs affaires.
En plus de la cherté de la vie, ces derniers sont confrontés de façon quotidienne à des difficultés. Que ce soit pour un papier pour se déplacer ou pour des soins, les citoyens souffrent le calvaire. «On nous empoissonne la vie dans ce pays. Si ce n'est pas les hôpitaux, les mairies ou les transports», déplore un commerçant qui n'arrive pas à récupérer son passeport pour se déplacer à l'étranger. «Alors qu'ailleurs, ils font tout pour faciliter le quotidien des gens, ici on nous complique de plus en plus l'existence», se plaint-il devant un guichet de la commune d'Alger. La grève de trois jours observée la semaine dernière par les fonctionnaires des APC a pénalisé des centaines de citoyens. Pis encore, au niveau des hôpitaux, les grèves cycliques des blouses blanches paralysent complètement les hôpitaux.
Les patients sont les premières victimes à payer les frais. Se faire soigner est presque une mission impossible pour eux. Certains, qui se déplacent de l'intérieur du pays pour des consultations, sont forcés de rebrousser chemin. Irrités par le report des rendez-vous, les patients ne savent plus à quel saint se vouer. L'éducation est un autre casse-tête pour les parents. Ils craignent pour l'avenir de leurs enfants. Les examens du BAC et du BEM risquent d'êtres compromis. Le Syndicat national des corps communs, des ouvriers professionnels de l'éducation hausse le ton. Après les grèves cycliques, les ouvriers de l'éducation menacent de compromettre les épreuves du Bac et du BEM. Le syndicat veut forcer la main de la tutelle jusqu'à satisfaction de ses revendications. Ce dernier met en jeu l'avenir des milliers d'étudiants. «Si le département de la tutelle ne trouve pas des issues favorables aux doléances des corps communs et des OP, le syndicat déclenchera une grève nationale, lors de la tenue des prochaines épreuves du baccalauréat et du BEM», lit-on dans le communiqué, rendu public par le Snccopen. Son secrétaire général, Bahari Ali, a tenu à dénoncer le «mutisme» des pouvoirs publics quant à l'application des textes de loi en faveur de cette catégorie. «Le statut particulier a été promulgué en 2011, jusqu'à maintenant on ne voit pas son application sur le terrain. C'est l'indifférence des responsables qui nous pousse vers les actions de protestation», s'est indigné, hier M.Bahari.
En ce qui concerne les augmentations de 10%, décidées récemment par le gouvernement en faveur des corps communs de la fonction publique, le même responsable affirme que «cette décision nous ne concerne pas, car on n'a pas d'indemnité. Les parents d'élèves ne vont pas garder le silence. Ils comptent réagir pour sauver l'avenir de leurs enfants». Ainsi, le citoyen est le seul à payer la sauce plus chère.
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Posté Le : 27/04/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadia BENAKLI
Source : www.lexpressiondz.com