Aux termes du dernier Conseil des ministres, le président de la République a formulé un certain nombre de recommandations et d'instructions concernant des dossiers de grande importance. Ce n'est pas la première fois que le Président enjoigne aux ministres de revoir leurs copies, et de reprendre certains chapitres précis. Les exemples ne manquent pas, en fait. Cela ne diminue en rien la valeur et la qualité du travail ou de l'action des ministres concernés par ces renvois de dossiers et projets. Néanmoins, cela nous rappelle un certain nombre d'interrogations persistantes au sujet du pilotage des projets et grands programmes sectoriels. En effet, il est légitime de s'interroger sur le pourquoi de ces manques à gagner qui caractérisent la gestion d'une partie des programmes gouvernementaux' Le président de la République est-il le seul garant de cette chaîne de contrôle, suivi et évaluation des programmes d'Etat' Pour répondre à ces questions, il faut chercher du côté des bureaux softs et feutrés des ministères où réside un grand nombre de directeurs centraux, rompus aux pratiques bureaucratiques, et sans prise avec le réel. C'est le chaînon manquant dans le process d'exécution et de gestion des programmes gouvernementaux. Loin de nous l'idée de jeter en pâture les cadres de la nation, mais il est grand temps de redresser la barre et de prendre de la vitesse. Car le monde n'attend pas et les événements planétaires s'entremêlent et évoluent à la vitesse grand V. S'il est vrai que l'administration algérienne compte des compétences reconnues et des excellences confirmées, il n'en demeure pas moins qu'elle porte encore ce lourd fardeau bureaucratique, fruit de pratiques héritées après tant d'années d'incurie, de laxisme et de laisser-aller. En effet, des années durant, l'administration algérienne a continué à réserver les mêmes traitements et les mêmes procédés à la gestion des différents programmes sectoriels, quinquennaux et autres tels que ceux de la relance de et de soutien à la croissance. Sans compter le rythme de travail contestable adopté, qui a occasionné des pertes et des manques à gagner incompréhensibles. Il y a aussi la confection des textes de lois et, surtout les textes d'application, qui a beaucoup souffert de la non-maîtrise ou la méconnaissance de ces procédés. Les exemples ne manquent pas dans ce cadre et les critiques acerbes formulées par l'ancien Premier ministre à l'égard de certains ministères, sont là pour confirmer cet état des lieux. À voir ce constat établi, il est difficile de croire pour nombre d'Algériens que les choses vont changer du jour au lendemain. Toutefois, il existe des voies de salut que l'Algérien pourrait emprunter, afin de réaliser le bond qualitatif tant attendu. Ainsi, l'on pourrait s'interroger sur ce qui empêcherait ces directeurs centraux d'aller à la conquête des citoyens, à instituer un cycle d'inspection des projets lancés ou des programmes envisagés' Ayant survécu à nombre de ministres, certains de ces directeurs centraux inamovibles ne connaissent même pas leurs subalternes, et n'ont jamais goûté aux vertus de la proximité. À peine, si certains d'entre eux sont presque embarqués de force, lors de visites ministérielles de terrain. Quand des problèmes surgissent dans certains secteurs, les dindons de la farce sont les responsables transversaux, c'est-à-dire les directeurs de l'exécutif de wilaya, qui assument l'entière responsabilité. Il est grand temps que cet état de fait change et que les directeurs centraux soient davantage soumis à un système d'évaluation continue, comme ces contrats de performance auxquels sont soumis les cadres gestionnaires du secteur économique public. Au final, qu'est-ce qui nous diffère des grandes nations qui ont atteint l'autosuffisance dans plusieurs domaines, alimentaire, médicament, énergétique, militaire, etc...' Faisons en sorte que cette réussite que nous recherchons ailleurs, à travers «El Hedda», soit l'apanage de l'Algérien en Algérie. La responsabilité n'est pas inhérente au seul Etat. Elle incombe à tout Algérien jaloux et fier de son pays. L'Algérie dispose de potentiels humains, matériels, géographiques, naturels et autres que de nombreux pays, dans le monde,n'en disposent pas.Ces potentiels sont à même de lui permettre un envol certain pour rejoindre les grands de ce monde. À voir certains gâchis dans la gestion et le pilotage de projets vitaux, il nous vient à l'esprit cette phrase assénée, il y a trois jours à peine, par le général de corps d'armée,chef d'état-major de l'ANP, Saïd Chanegriha:. «La bataille vitale aujourd'hui, c'est celle de la conscience.». C'est la quintessence même de l'enjeu de la géostratégie et de la géopolitique contemporaine.
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Posté Le : 14/04/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed OUANEZAR
Source : www.lexpressiondz.com