Algérie

Ces femmes militaires, nos étoiles filantes algériennes!



Publié le 08.07.2024 dans le Quotidien l’Expression

La beauté change de sens ! La féminité n’est pas une faiblesse. J’étais subjugué !
Si Kateb a écrit avec jubilation et amour sa «Nedjma» au singulier; aujourd'hui, les Nedjmas algériennes sont au pluriel! Ce 4 juillet 2024, en suivant le défilé de nos jeunes femmes militaires à l'Académie de Cherchell avec une assurance déterminée, une confiance accomplie et un professionnalisme exemplaire, elles nous ont donné la force de rêver. Un rêve qui frôle la réalité palpitante, ou plutôt qui naît de sa matrice féconde.
En regardant ces images rayonnantes, nous avons le droit de rêver d'une Algérie qui avance à pas sûrs, grâce à ses femmes qui viennent des campagnes les plus reculées et des quartiers des villes les plus peuplées, peu importe.
Ces jeunes femmes militaires qui ont défilé, tous grades confondus, de la simple joundia soldate au grade de général, elles ont fait rêver toute l'Algérie, sans exception aucune.
Oui, nous sommes fières de vous, nos filles et nos soeurs, respect à vous hadharates!
Ces jeunes femmes militaires intelligentes, gracieuses, vigoureuses et rassurées sont déterminées à braver les quelques dernières mauvaises langues pendues sur les réseaux sociaux et de mener le combat le plus dur pour une Algérie la plus belle et la plus rebelle!
Hourra à ces femmes militaires, d'une race d'oiseau rare, qui, par leur présence, combattent les pensées archaïques passéistes et font de notre pays, terre des femmes martyres, une terre de la modernité et de futur meilleur. Ces jeunes femmes militaires qui ont défilé le 4 juillet, à l'occasion de l'anniversaire de l'Indépendance, sont issues de familles pauvres, paysannes ou moyennes, elles sont les filles de l'Algérie profonde. Elles sont les filles du peuple éternel.
Elles sont de l'est, de l'ouest, du sud et du nord, elles sont chaouies, oranaises, annabies, mezabites, kabyles... Elles sont l'image de l'Algérie unie, une, dans sa pluralité et dans sa diversité fructueuse. Elles représentent le socle solide de la fierté nationale. Ce défilé militaire harmonieux du 4 juillet 2024, à l'Académie de Cherchell, de ces jeunes femmes militaires qui ont paradé avec une confiance magique nous inspire un message fort: l'Algérie change. L'Algérie doit changer, et c'est la femme qui peut la faire avancer vers un avenir meilleur, vers la liberté, le développement, la démocratie, la paix et la sécurité.
Le défilé militaire historique de ces femmes militaires mythiques est un acte libérateur pour tout Algérien pris en otage par les idées salafistes, masochistes et misogynes. Ces femmes militaires, par leur présence authentique, libèrent l'imaginaire de l'Algérien des idées fossoyeuses et rétrogrades, en le poussant vers des réflexions nouvelles, libres, scientifiques et productives. Méditer sur le défilé de ces femmes militaires respectées, avec leur force inouïe, leur beauté prodigieuse et leur professionnalisme militaire exemplaire nous procure la fierté d'appartenir à ce pays mythique, l'Algérie. Elles font reculer en nous le pessimisme et nous rendent optimistes.
Ibn Arabi, Cheikh Al Akbar a écrit: «Le lieu qui n'est pas empreint de féminité n'est pas fiable.»
Femmes militaires debout! Femmes militaires éveillées! Femmes militaires lucides. Vous êtes les vraies gardiennes de la paix mais aussi prêtes pour les épreuves les plus dures. La femme, comme l'homme, peut être romantique, sensible mais devient tigresse ou lionne à l'appel du devoir national!
Dans leur tenue militaire, tous corps confondus, avec rigueur et détermination, elles nous font repenser l'histoire résolue de notre pays dans ses périodes les plus héroïques. Elles nous rappellent nos mères et nos grands-mères, d'une autre ère, d'un autre combat, mais avec le même courage et la même volonté: les Hassiba Ben Bouali, les Maliha Hammidou, les Malika Gaid, les Saliha Ould kablia, les Zohra Drif, les Djamila Boupacha, les Djamila Bouazza, les Djamila Bouhired et les autres, et elles sont nombreuses.
Une page est tournée, mais la vigilance demeure.
L'image de la femme qui chante «ma cuisine, c'est mon bonheur» est révolue ou presque. Nous sommes à l'ère de la femme qui dit: «Ma caserne, c'est mon bonheur», «mon laboratoire est mon bonheur».
Oui, regardons autour de nous, le monde change à une vitesse vertigineuse, et nous faisons partie de ce monde, donc nous sommes condamnés à changer.
L'image méprisable de la femme qui roule le couscous est finie, ou presque. C'est l'ère de la femme qui roule dans un char ou qui pilote un avion de chasse.
Le monde change par la femme, avec la femme, de la famille jusqu'au laboratoire des recherches nucléaires ou de l'intelligence artificielle.
Le sens de la féminité, lui aussi, a changé. Le sens philosophique de la beauté et de l'élégance, lui aussi, a changé. La femme est capable de changer le monde, laissez-la s'émanciper.
Bravo à nos filles et à nos soeurs qui avancent, portant dans leur coeur, dans leur volonté et dans leur sagesse l'Algérie de Robba, de Dyhia, de Hassiba et de Djamila.
Amin Zaoui



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