Algérie

Ces enfants forcés au travail


À El-Eulma, la situation inquiète les associations qui voient que le travail des enfants est l'un des principaux obstacles à leur éducation.À peine l'année scolaire terminée et les examens officiels achevés, des enfants ont investi plusieurs espaces pour travailler. Ils ont choisi de sacrifier leurs vacances en se privant de repos, de jeux et de loisirs pour travailler. Certains ont choisi de travailler chez des privés, soit dans des magasins, des pizzerias, des cafétérias, des crémeries et autres commerces.
D'autres ont choisi des usines ou des ateliers, et d'autres encore préfèrent vendre du persil, des ?ufs ou des sachets dans les marchés. Même s'ils ne sont pas bien payés, ils travaillent parfois pour aider leurs parents à joindre les deux bouts, et du coup, se permettre une tenue de marque, une paire de baskets ou parfois les fournitures scolaires pour l'année prochaine.
À El-Eulma, ville commerciale située à 27 kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Sétif, le phénomène prend de l'ampleur, notamment dans les quartiers où sont concentrés les commerces de produits souvent importés de Chine, de Turquie et de Dubaï.
Une situation qui inquiète certaines associations et organisations qui voient que le travail des enfants est un des principaux obstacles à leur éducation. Certains enfants ont recours à des travaux très durs. Ils poussent des charrettes, trop lourdes pour leur corps frêle, pour transporter des marchandises sans pour autant, selon des commerçants du quartier, travailler à leur propre compte.
En effet, les charrettes sont la propriété d'un seul prestataire qui emploie plusieurs enfants et adolescents qui, dès les premières heures de la matinée, sillonnent avec leurs moyens de transport de fortune les différents quartiers et ruelles de la cité Dubaï à la recherche de clients. Au chef-lieu, c'est la cité des Abattoirs qui est la mecque des enfants à la recherche d'un travail.
Les commerces de gros et demi-gros d'alimentation générale pullulent. Les clients y viennent des quatre coins du pays, notamment de l'Est et du Sud. Ces enfants sont souvent contraints de faire toutes sortes de travaux dont le chargement et le déchargement.
Selon un commerçant, les enfants qui travaillent ici (à la cité des Abattoirs, ndlr) sont souvent les fils des commerçants. Au souk populaire Abbacha de la cité Andérioli, celui des 1014-Logements, des enfants âgés, souvent, entre 8 et 15 ans, s'adonnent à la vente de sachets en plastique, certains d'entre eux vendent des fruits, des légumes et des ?ufs.
"Pour la plupart de ces enfants, cette activité est synonyme de vacances scolaires. Dès que ces dernières arrivent, ils investissent les lieux et sont connus des marchands et par la plupart des clients", nous dira un commerçant du marché Abbacha. Même chose au marché des 1014-Logements où même s'ils sont moins nombreux, ils sont là dès les premières heures de la matinée.
D'autres enfants sont aux abords du Park-Mall en plein centre-ville. Ils vendent des fleurs, des bonbons, des ballons et des bavettes en pleine rue. Il est nécessaire de procéder à des opérations de sensibilisation tous azimuts dans les écoles et surtout auprès des parents, afin d'empêcher leurs enfants de travailler avant d'atteindre l'âge requis.
La prévention reste le meilleur moyen pour faire face à ce phénomène qui risque de prendre des proportions alarmantes, notamment avec la baisse du pouvoir d'achat des ménages car le travail des enfants est souvent synonyme de violences physique et morale, d'exploitation, de maltraitance et d'agressions. Les autorités de la wilaya sont ainsi interpellées pour mettre en branle les différentes directions, institutions et associations chargées de l'enfance.

FAOUZI SENOUSSAOUI
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