Ces athlètes pas comme les autres

C'est devenu à la mode, les grandes compétitions sportives, et les Jeux olympiques deviennent de véritables occasions qu'attendent impatiemment de nombreux athlètes. Les délégations partent avec un nombre d'athlètes précis, qui n'est plus forcément le même au moment du retour au pays. Les Jeux de la francophonie de nice (France) n'ont pas dérogé à la règle cette année où 55 délégations et plus impressionnant encore 3 000 athlètes prennent part pour défendre leurs titres lors de ce rassemblement qui s'organise en quatre ans.Aussitôt après avoir touché leur prime de 1 000 euros. Sept basketteuses, deux cyclistes et un footballeur représentant la RDC aux Jeux de la francophonie, à Nice, se sont évaporés. Ils n'avaient pas besoin d'attendre la fin des jeux, le temps était compté pour eux. Leur coup serait très bien préparé. Ils avaient pourtant prêté serment de rentrer à la maison avec des médailles mais de quelles médailles s'agissait-il ' Selon le chef de leur délégation, «ils se sont enfuis aussitôt après avoir touché leur prime de 1 000 euros, versée à chacun d'eux en prévision d'éventuelles dépenses personnelles pendant les jeux», sachant que les organisateurs français assurent la prise en charge du logement, nourriture et du transport. Le pire pour Barthélémy Okito Oleka, chef de la délégation et secrétaire général aux Sports et Loisirs de la RDC, est que ceux qui ont quitté le groupe n'étaient autres que les meilleurs sportifs du pays. «Nous sommes inconsolables car notre équipe de basketteuses était qualifiée pour le quart de finale de ces jeux !», a ajouté le responsable congolais. Les passeports des sportifs seraient cependant restés aux mains de leurs entraîneurs, après que des «agents sportifs» agissant «en bande organisée» eurent été repérées. «On a attrapé un complice d'agent sportif, un ancien athlète congolais, il a été remis à la police et nous avons porté plainte dimanche soir», a précisé le chef de la délégation qui comptait 74 membres, dont 37 sportifs. L'histoire se répète pour les Congolais qui gardent un amer souvenir, celui de 2012 où lors des Jeux olympiques de Londres, quatre membres de la délégation congolaise ' soit un tiers de la délégation ' avaient également fait défaut. «Dans cette histoire, c'est non seulement les fédérations mais aussi l'image de marque du Congo qui s'éternit. Il faut dénoncer ces agents sportifs qui font miroiter beaucoup d'argent aux athlètes en leur promettant de les placer ensuite dans de grands clubs. C'est trop facile !», s'insurge le responsable. «Il faut que ces gens négocient officiellement avec les fédérations, ils attendent la fin des compétitions pour voir s'ils sont intéressés par tel ou tel autre athlète. Que les choses ne se passent pas de manière clandestine !», a estimé Barthélémy Okito Oleka. Ce n'est que le début. Les disparus congolais sont-ils les premiers d'une liste amenée à s'allonger ' Les compétions internationales sont-elles devenues des portes de sorties pour les sportifs africains à la recherche d'un meilleur environnement pour concrétiser leurs objectifs au détriment de leur nationalité, donc de leurs familles ' En 2001 par exemple, 106 athlètes ont réclamé l'asile politique au Canada après les jeux de la francophonie. Lors des jeux du Commonwealth de 2002 en Angleterre, la Sierra Leone n'a récupéré que dix sportifs sur trente. «Mais, c'est Cuba qui reste le champion en la matière, comme le rappelle le journaliste de RMC Gibert Brisbois sur son blog : «Que ce soit lors des compétitions de base-ball, le sport national à Cuba, de football, volley ou lors des Jeux olympiques, il est rare que les Cubains rentrent à la maison au complet... En 2012 des athlètes africains avaient aussi profité de leurs participation aux Jeux de Londres, pour fuir ils étaient cinq boxeurs, une footballeuse et un nageur camerounais qui s'étaient également volatilisés, tout comme deux nageurs ivoiriens. «Je me posais, il y a quelques jours sur mon profil Facebook la question de savoir combien d'athlètes congolais rentreraient au pays après leur participation aux Jeux de la francophonie à Nice. La réponse vient de tomber et ce n'est que le début», écrit ainsi le blogueur de la RDC, Cédric Kalonji. Que faire ' Une question qui est aussi dans la course.